Le bloc-notes [7]

Capitulation



Lundi 2 septembre
Allemagne : élections régionales partielles en Saxe et Brandebourg
Après avoir mené campagne sur le thème de l'immigration et des réfugiés, le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) arrive en deuxième position en Saxe avec 28% des voix (+18 points : 9,7% en 2014), la CDU conservatrice de Angela Merkel arrivant en tête avec 32,11% (39,4 en 2014. « Nous ne sommes pas encore la première force politique, il nous manque encore un petit quelque chose, mais le travail ne fait que commencer », a déclaré le dirigeant de l'AfD, Alexander Gauland. Quant aux sociaux-démocrates du SPD, ils sont en cinquième position avec 7,73% des voix (son pire score depuis qu'il existe) contre 12,4 en 2014.
Dans le Brandebourg, le SPD arrive en tête avec 26,19% (31,9% en 2014), suivi par l'AfD, 23,51% (+ 11 points : 12,2 en 2014) et la CDU avec 15,65% (23 en 2014).
Immigration, Italie : saisie du navire allemand Eleonore
Les autorités italiennes ont saisi l'Eleonore, le bateau de l'ONG allemande Lifeline qui a récupéré la semaine dernière cent-quatre immigrants au large de la Libye. Le capitaine du bateau, Claus-Peter Reisch, avait depuis mis le cap sur la Sicile, vers le port de Pozzalo, malgré l'interdiction de pénétrer dans les eaux italiennes. « Après huit jours passés à attendre un port, après avoir essayé un nombre incalculable de fois de convaincre des Etats de prendre soin de 104 personnes, ce soir, c'est la météo qui a décidé », avait tweeté le capitaine.
« Le bateau a été saisi et les migrants (sic) seront débarqués vers midi », a déclaré un porte-parole de la brigade financière italienne.
Immigration, France, Villeurbanne : deux ou trois choses bizarres
Par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) on apprend que le meurtrier de Timothy est arrivée en France en 2016 « sans famille » et a obtenu l'asile en France en mai 2018 sous le statut spécifique de la « protection subsidiaire », une protection accordée à « toute personne dont la situation ne répond pas à la définition du statut de réfugié mais pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir, une atteinte grave, comme la peine de mort, la torture », ou une « menace grave et individuelle contre sa vie » en raison « d'une situation de conflit armé ». En conséquence, il possédait, comme toute personne placée sous ce statut, une carte de séjour temporaire d'une durée d'un an renouvelable. Sa carte devait expirer le 31 janvier 2020. Depuis 2018, il était toujours hébergé dans un centre pour demandeurs d'asile même si son statut ne le permettait plus.
Le ministre de la Justice a estimé ce matin à la radio que l'assassinat de Villeurbanne samedi c'est la « situation commise par quelqu'un qui a un problème psychiatrique » et que par ailleurs « Nous mettons beaucoup trop de temps à répondre aux demandeurs d'asile. Le gouvernement est mobilisé pour réduire cette durée d'étude [...] Nous avons un principe constitutionnel qui est un principe d'accueil des demandeurs d'asile […] Nous devons le respecter car cela fonde la nature de ce que nous sommes ».
Nous devrions donner des cours d'immigration au ministre en prenant les principes d'accueil de Ellis Island : un gars avec de tel « problème psychiatrique » serait-il passé? La solution que propose le ministre c'est de leur donner plus vite le statut de demandeur d'asile, donc en allégeant les enquêtes.
Plus sérieusement, même si c'est par opportunisme, l'un des candidats à la prochaine présidence du parti Les Républicains, Guillaume Larrivé, a demandé aujourd'hui que soit saisi l'Inspection générale de l'administration afin qu'il soit enquêter sur les conditions d'attribution de la carte de séjour temporaire à l'assassin de Villeurbanne. « Pourquoi et comment vos service ont-ils pu délivrer une carte de séjour [...] à un ressortissant afghan dont il apparaît que l'identité n'est pas connue avec certitude ? [...] N'y a-t-il pas là un dysfonctionnement manifeste et une prise de risque inconsidérée pour la sécurité nationale. ».
Immigration, France : le ferry d'une compagnie française de navigation maritime récupère dix-huit immigrants en plein mer
Ils étaient à la dérive sur petit bateau à moteur en panne d'essence quand cette nuit un ferry de Corsica Linea les a croisés. Originaires d'Afrique du Nord, ils ont été débarqués ce lundi dans le port espagnol d'Alcudia, à Majorque (le port le plus proche). Des sauvetages d'immigrants en mer seraient fréquents de la part des navires de commerce (porte-conteneurs, tankers ou minéraliers), mais beaucoup plus rares de la part de navires transportant des passagers. « Nous avons porté secours à des gens en détresse en mer, nous avons appliqué le principe de solidarité entre gens de mer », a expliqué un porte-parole de la compagnie Corsica Linea, Pasquine Albertini.

Mardi 3 septembre
Il y a 80 ans...
La France déclarait la guerre à l'Allemagne hitlérienne
Voir 17 heures, 3 septembre
Immigration, Espagne : près de 200 immigrants secourus en Méditerranée par les gardes-côtes
Soixante-treize personnes ont été récupérées dans le détroit de Gibraltar par les gardes-côtes : ils se trouvaient à bord de trois embarcations « de fortune ». Un autre groupe, qui comptait cent-dix personnes à bord de cinq embarcations, a été secouru dans la mer d'Alboran et la majorité d'entre eux sera prise en charge au port de Malaga. Depuis le début de l'année, un peu de dix-huit mille arrivées ont été enregistrées jusqu'à la mi-août, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, en baisse de 39% par rapport à la même période l'an dernier.
Immigration, Italie : un nouveau navire saisi pour assistance aux immigrants
Le Mare Jonio, affrété par un collectif italien, l'ONG Mediterranea Saving Humans (politiquement marqué à gauche), a été saisi par les autorités italiennes (sources proches du ministère de l'Intérieur Matteo Salvini). L'ONG risque 300 000 euro d'amende. Son navire avait secouru quatre-vingt-dix-huit immigrants au large de la Libye ont été débarquées en Italie avant de pénétrer illégalement dans les eaux italiennes et d'approcher l'île de Lampedusa. L'ONG a affirmé sur les réseaux sociaux que le Mare Jonio était entré dans les eaux territoriales italiennes « avec l'autorisation formelle des garde-côtes », en ajoutant qu'il s'agissait de « l'ultime vendetta de ceux qui ne tolèrent pas que l'humanité puisse prévaloir ».
Quant à l'Eleonore, saisi hier, la police a arrêté à bord un passeur présumé soudanais de dix-huit ans : il aurait organisé le départ des cent-quatre immigrants de Libye sur un bateau pneumatique.
Deux autres navires, l'Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea Eye, et l'Ocean Viking de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières vont vers route vers Malte pour le premier et vers la Lybie pour le second.
Immigration, France : le Rassemblement national demande un moratoire
« Notre pays ne peut plus, pour des raisons économiques, de sécurité et d'identité, accueillir une immigration telle que nous la connaissons », a déclaré le député européen Jordan Bardella. Dans une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur, il écrit : « Je vous demande solennellement un moratoire sur l'immigration massive dans notre pays, en prenant de toute urgence les dispositions qui s'imposent ».
Politique, France : une convention pour l'union des droites
Marion Maréchal et Eric Zemmour participeront à une « convention de la droite » qui aura lieu le 28 septembre à Paris.Voir Amalgame oui, amalgame non
Parmi les partenaires, l'essayiste Raphaël Enthoven viendra « apporter une contradiction frontale » lors d'une conférence sur la « critique de la critique des élites ». Seront également présent SOS Chrétiens d'Orient, Polemia, média internet identitaire, et L'Avant-Garde, un réseau collectif « anti-conformiste, personnaliste, ordolibérale et démocrate », présidé par Charles Beigbeder.
Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson perd sa majorité au Parlement
L'un des députés conservateur, Phillip Lee, a rejoint le parti europhile libéral-démocrate, faisant perdre au Premier ministre sa majorité. « Le gouvernement conservateur poursuit de manière agressive un brexit dommageable. Il met en danger des vies [...] et menace de manière injustifiée l'intégrité du Royaume-Uni", s'est justifié le député rebelle.
Royaume-Uni, brexit : le Parlement capitule face à l'UE
Les députés adoptent une proposition de loi obligeant le gouvernement à demander à l'Union européenne un report du brexit au-delà du 31 octobre. Le Premier ministre Boris Johnson est absolument contre un tel report. Pour obtenir cette adoption, les députés de l'opposition travailliste ont eu l'appui de vingt-et-un députés conservateurs (hostiles un brexit sans accord).
Le Premier ministre a déposé une motion pour organiser des élections législatives anticipées (elle doit obtenir deux-tiers des voix du Parlement pour être adoptée) le 14 octobre prochain.
Immigration, Poitiers : de deux à sept ans de prison pour des passeurs d'immigrants clandestins
Ils ont entre vingt-cinq et trente-cinq ans, Kurdes et Irakiens pour la plupart, tous membres d'un réseau de passeurs entre la France et la Grande-Bretagne, et ont été jugés par le tribunal correctionnel de Poitiers pour aide au séjour irrégulier en bande organisée, violences avec arme, transport d'armes de guerre, détention de faux documents et refus d'obtempérer. Sur treize personnes jugées, seules six, actuellement emprisonnées, étaient présentes à l'audience, quatre autres étant en fuite et trois sous contrôle judiciaire ne s'étant pas présentées. Il s'agit de dix Kurdes et Irakiens, deux Roumains et un français de Niort. Une relaxe a été prononcée pour un des prévenus absents, faute de preuves suffisantes. Les condamnés se voient également frappés d'une interdiction définitive du territoire français.
L'enquête avait débuté en juin 2017, après une fusillade en pleine nuit sur l'aire de service de Poitiers-Chincé sur l'A10 dans la Vienne (deux bandes de passeurs se disputaient l'utilisation ce cette aire). Les clandestins étaient transportés, logés, nourris puis embarqués dans des camions dont les portes étaient forcées sur les aires d'autoroute.

Mercredi 4 septembre
Immigration, France : le tribunal administratif de Lille ordonne l'expulsion de mille immigrants
Ils sont Irakiens, Kurdes, cent-soixante-dix environ à vivre depuis début août à l'intérieur du gymnase de Grande-Synthe et huit-cent environ à camper dans 550 tentes plantées aux abords (constat d'huissier produit par la mairie). Dans sa décision, le juge des référés a estimé que cette installation générait des "problèmes de salubrité" du fait de "l'insuffisance" des installations sanitaires au regard de la population du campement et de "l'accumulation de déchets ménagers". Au début de l'été, la préfecture du Nord avait installé, sur injonction du Conseil d'Etat, des points d'eau, douches et sanitaires à proximité de ce gymnase (en nombre insuffisant selon les associations de défense des immigrants). Le tribunal a également estimé que l'installation était à l'origine de "graves problèmes de sécurité publique", eu égard aux "rixes" et aux "violences constatées au sein du campement", à la "présence active" de passeurs et au risque d'incendie généré par les feux "fréquemment allumés sur le campement". Le tribunal a donc ordonné "aux occupants" de "libérer sans délai" le gymnase et le domaine public autour.
Le maire, Martial Beyaert, socialiste, a dit à l'audience que "l'urgence" de l'évacuation était "caractérisée compte tenu de la précarité, de l'insalubrité et de l'insécurité" des lieux. Le sous-préfet de Dunkerque, Eric Étienne, a lui estimé que pour la "dignité humaine et la tranquillité des riverains, cette situation ne saurait perdurer", assurant que tous les immigrants seraient "mis à l'abri" dans des centres d'accueil dédiés.
Cela était déjà arrivé en mai 2018 : quelque 400 immigrants hébergés dans le gymnase et à proximité avaient été expulsés.
Immigration, Grèce : les magistrats dénoncent une « restriction » du droit d'asile
L'Union grecque des magistrats administratifs a protesté ce mercredi contre la décision gouvernementale de supprimer les commissions d'appel chargées de réexaminer les demandes d'asile en cas de rejet (créées après la crise migratoire de 2015), la qualifiant de « restriction » des droits en Grèce. Avec la recrudescence du flux migratoire dans le pays, le gouvernement a annoncé un train de mesures allant du renforcement des contrôles aux frontières à la suppression du droit d'appel pour les demandes d'asile rejetées en première instance. L'objectif, selon le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, est de combler les retards importants pris dans les procédures d'examen des demandes d'asile. Les magistrats expliquent dans un communiqué que « ces retards ne sont pas exclusivement un phénomène grec » mais qu'ils ont lieu « dans tous les pays européens ». Pour les magistrats, « la restriction des droits de réfugiés (sic) » s'oppose au droit humanitaire international, à la législation européenne et à la jurisprudence en la matière ». Pour sa part, le conseil grec des réfugiés (GCR) a appelé le gouvernement à « s'abstenir de tout acte qui viole le droit européen et international et à sauvegarder les droits fondamentaux des réfugiés ».
Le ministère de la Protection du citoyen a promis quant à lui d'accélérer le renvoi en Turquie de tout demandeur qui n'a pas pu obtenir l'asile en Grèce,appliquant ainsi la déclaration UE-Turquie du mars 2016, une déclaration mise en cause par des ONG qui prétendent que la Turquie ne serait pas un « pays sûr » pour le renvoi des demandeurs d'asile.

Jeudi 5 septembre
Immigration, Turquie : Erdoğan menace de rouvrir les portes de l'Union européenne aux réfugiés syriens
Les autorités turques s'attendent à un nouvel afflux d'immigrants en raison de l'offensive des forces gouvernementales syriennes dans la province d'Idlib, dernier territoire rebelle et djihadiste dans le nord-ouest de la Syrie : quelque trois millions de civils dont de nombreux déplacés des précédents combats vivent dans cette province.
Après l'arrivée de plus d'un million d'immigrants pendant l'été 2015 via la « route des Balkans », l'UE et la Turquie a conclu fin 2015 un accord : moyennent finance union-européenne, la Turque retient chez elle les nouveaux immigrants. Depuis, la Turquie héberge (et retient) plus de quatre millions d'immigrants (en majorité syriens). Dans un discours prononcé ce jeudi à Ankara, Recep Tayyip Erdoğan a a déclaré qu'il n'aurait peut-être pas d'autre choix que de rouvrir les portes de l'UE aux immigrants si la Turquie ne bénéficie pas d'une aide internationale accrue pour prendre en charge les immigrés syriens (il voudrait que l'UE finance l'installation de camps sur le territoire syrien de l'autre côté de la frontière turque).
Immigration, médias : France 24 et les expulsés de Saint-Ouen
Reportage : environ 150 immigrants sud-américains ont été expulsés, le 29 juillet, d'un squat qu'ils occupaient à Saint-Ouen, au nord de Paris : France 24 retourne les filmer car « depuis, ils dorment dans la rue et la mairie reste muette ».
Immigration, médias, France 24 : ces jeunes migrants (sic) dont la France ne reconnaît pas la minorité
Deuxième reportage peu de temps après : « comment la France accueille-t-elle les migrants (sic) mineurs non accompagnés? France 24 est allée à la rencontre de ceux dont l'âge est mis en doute ».
Et nous voilà transporté à Neuilly-Plaisance où trente-six jeunes immigrants que les autorités françaises refusent de reconnaître comme mineurs, sont accueillis par Médecins sans frontières et son programme MSF Passerelle, qui par ailleurs les a aidés à déposer des recours contre les autorités. « Sans les structures associatives, ils seraient livrés à eux-mêmes, dans la rue ».
Italie : Les 5 Etoiles et le PD s'entendent pour un nouveau gouvernement
Ennemis jurés hier et avant-hier, ils ont réussi à s'entende. Dix ministres des 5 Etoiles, neuf du Parti démocrate (centre gauche) et un du parti Libres et Egaux (gauche). Giuseppe Conte est renouvelé à son poste de président du Conseil.
Bien qu'anti-union-européen pendant la campagne de 2018 au terme de laquelle il est arrivé en tête des suffrages, le Mouvement 5 Etoiles annonce un gouvernement à majorité pro-européenne. Il prête serment aujourd'hui. Il se présentera devant le Parlement en début de semaine prochaine.
Immigration, France : Human Rights Watch pointe des violations des droits des immigrants mineurs
L'ONG Human Rights Watch commence par affirmer dans un rapport publié ce jeudi que des policiers français feraient preuve de harcèlement et d'intimidation envers des militants pro-immigrants à la frontière entre la France et l'Italie dans le but « d'entraver leurs activités humanitaires ». Ils subiraient des contrôles d'identité « abusifs » lors de leurs maraudes à la frontière. « Dans de nombreux cas, la police semble recourir à ces procédures de façon sélective, à des fins d'intimidation et de harcèlement ou pour entraver les activités humanitaires », écrit l'ONG. Elle demande une enquête. « L'objectif de ces contrôles est de « mettre des bâtons dans les roues » des bénévoles et de « gêner leurs actions [...] le délit de solidarité continue d'être utilisé ».
L'aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers en France est puni par la loi d'une peine de cinq ans de prison au maximum et de 30 000 euro d'amende. Sauf qu'en juillet 2018, le Conseil constitutionnel a estimé qu'un acte « humanitaire » ne pouvait être sanctionné, sauf dans le cadre d'une aide à l'entrée sur le territoire ou d'une aide qui bénéficie de contrepartie (jurisprudence du « principe de fraternité »).
L'ONG Human Rights Watch dénonce ensuite la situation des immigrants mineurs non accompagnés dans le département des Hautes-Alpes, toujours à la frontière franco-italienne : une soixantaine d'enfants et adolescents, essentiellement originaires de l'Afrique de l'Ouest y verraient leurs droits français et international de protection des enfants bafoués. Ils ont entre quinze et dix-huit ans, selon l'ONG et, « victimes d'abus dans leurs pays d'origine, ils ont traversé la Méditerranée pour chercher refuge en Europe » (ONG Human Rights Watch). « Mal accueillis en Italie, ils tentent de passer en France, au risque d'être refoulés par la police aux frontières [...] D'après ce que les enfants que nous [...] nous ont raconté, quand il y a des renvois, ils sont souvent arbitraires et reposent souvent sur le bon vouloir d'un ou des agents. La conséquence, c'est que de nombreux enfants -pour éviter une interpellation - passent la frontière à travers la montagne dans des conditions extrêmement difficiles [...] Et quand ils arrivent à passer en France, ils ne sont pas au bout de leurs obstacles. La reconnaissance de la minorité leur est souvent refusée [...] Les procédures, telles qu'elles sont mises en œuvre dans le département des Hautes-Alpes, sont extrêmement défectueuses [...] Par exemple, dans son entretien d'évaluation, l'enfant (sic) [on parle de personnes entre quinze et dix-huit ans ] va être accusé de mentir ; ou alors il va donner beaucoup de détails sur son parcours et on va lui dire que c'est un signe de majorité... Tous les éléments donnés par l'enfant (sic) sont retournés contre lui et aboutissent à des rejets de minorité arbitraire » (ONG Human Rights Watch). « La France a l'obligation de protéger tout migrant (sic) mineur et de lui assurer l'accès à l'hébergement, à l'éducation et à la santé », rappelle l'ONG. On comprend pourquoi il faut absolument être mineur : ces personnes sont toutes sans papiers d'identité). 
Hongrie : Viktor Orbán s'affiche en chef de file des conservateurs « pro-famille »
Le premier ministre Viktor Orbán a présidé ce jeudi à Budapest un sommet démographique devant des personnalités venues du Brésil, des Etats-Unis, d'Afrique et d'Europe. Promouvoir « le modèle de la famille traditionnelle » et encourager la natalité au nom des « valeurs chrétiennes » fut le tempo de cette réunion. Le président serbe Aleksandar Vucic, le premier ministre tchèque Andrej Babis, des ministres bulgare, letton, polonais, brésilien, bangladais et cap-verdien, mais également un représentant du congrès américain et l'ancien Premier ministre d'Australie Tony Abbott étaient présents. Fort de la politique nataliste qu'il a mis en place depuis 210, Viktor Orbán a appelé à « inscrire dans la Constitution » les politiques « pro-famille » afin de de d'empêcher les décisions de justice « anti-famille ». Une « condition du succès est la résurgence du christianisme en Europe », a-t-il poursuivi. « Si nous acceptons l'immigration comme une solution, alors nous contribuons au remplacement des populations [...] « idiote » et « contre-nature » est l'idée d'avoir moins d'enfants pour sauver le climat sur terre.
Depuis le début des mesures en faveur de la natalité en 2010, le taux de natalité est passé de 1,25 à 1,49, (la moyenne européenne est de 1,6). Cette hausse serait principalement due, selon certains spécialistes, à la sortie de la crise économique et non à la politique de Viktor Orbán. Ce que l'on sait, c'est que la hausse des natalités seraient plus importante en Hongrie et dans l'ensemble des pays de l'Europe centrale s'il n'y avait une perte importante d'habitants qui partent s'installer dans l'Ouest de l'Europe. Une perte qui nourrit la crise identitaire née d'une trop importante immigration venant du Sud et du Moyen-Orient.

Vendredi 6 septembre
Royaume-Uni, brexit : rejet d'une demande d'annuler la suspension du Parlement
La Haute Cour de Londres rejette une demande d'annulation de la suspension du Parlement décidée par le premier ministre Boris Johnson. Déposée en début de semaine par une femme d'affaires, Gina Miller, « la demande est rejetée », a déclaré le juge Ian Burnett. Gina Miller a aussitôt fait savoir qu'elle allait faire appel. « Mon équipe et moi n'abandonnerons pas le combat pour la démocratie [...] Abandonner maintenant serait manquer à notre devoir », a-t-elle déclaré.
Au total, trois recours en justice pour demander l'annulation de la suspension du Parlement ont été déposée : une première en Ecosse a été rejeté le 30 août et une autre en Irlande du Nord a également rejetée le 30 août.
Turquie : près de dix ans de prison pour une journaliste s'opposant à Erdoğan
Comme s'il fallait une preuve de ce que j'écrivais hier, une info turque tombe cet après-midi, et nul doute qu'elle ne fera ni le buzz sur internet ni un titre ce soir dans les 20 heures (pas comme s'il s'agissait d'un opposant à Poutine en Russie) :
Canan Kaftancioglu a été aujourd'hui condamnée pour cinq chefs d'accusation différents, basés principalement sur des tweets postés il y a plusieurs années :
- propagande terroriste ;
- insulte au chef de l'Etat ;
- insulte à un fonctionnaire ;
- insulte à la République turque ;
- incitation à la haine.
Cette femme est la responsable stambouliote du Parti républicain du peuple (CHP, républicain, social-démocrate et laïc), le principal parti d'opposition au président Erdoğan. Les cinq condamnations font un total condamnée de neuf ans et huit mois de prison. Elle risquait jusqu'à dix-sept ans de prison. Elle a fait appel.
« Comme chaque peine de prison, prise individuellement, est inférieure à cinq ans, Canan Kaftancioglu ne sera pas emprisonnée dans l'attente de son procès en appel qui devrait intervenir d'ici six mois.
Canan Kaftancioglu a dénoncé un « procès politique » visant, selon elle et ses partisans, à la punir pour son rôle dans la victoire du candidat de l'opposition lors des municipales à Istanbul. Canan Kaftancioglu est en effet présentée comme l'architecte des campagnes victorieuses d'Ekrem Imamoglu, qui a battu le candidat de Recep Tayyip Erdoğan à Istanbul en mars, puis en juin après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées. Ekrem Imamoglu a assisté à une partie de l'audience vendredi. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées vendredi matin devant le tribunal d'Istanbul pour lui apporter leur soutien.

Samedi 7 septembre
Italie, politique : nouveau gouvernement et sondage
Selon un sondage mené par l'institut Ipsos et publié aujourd'hui par le Corriere della Sera, 52% des Italiens ont une opinion négative du nouveau gouvernement alliant les 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD) qui a prêté serment avant-hier et devra obtenir la confiance des chambres haute et basse du Parlement lundi et mardi prochains. 36% ont un avis positif sur ce futur gouvernement (si l'on enlève les sans-opinion, 41% sont d'un avis positif : un des pourcentages les plus bas pour un nouveau gouvernement, précise l'institut Ipsos).
45% des Italiens s'attendent à ce que le gouvernement reste en place moins d'un an et 71% pensent qu'il devrait se centrer sur des réductions d'impôt et des réformes du système de santé.
11% souhaitent un changement la politique d'immigration de Matteo Salvini.
Royaume-Uni : politique et sortie de l'Union européenne
En visite en Ecosse, le premier ministre Boris Johnson déclare que le Parlement fait obstruction à la décision du peuple britannique exprimée lors du référendum de juin 2016. De la loi qui contraint le gouvernement à solliciter auprès de l'UE un nouveau report du brexit (les travaillistes évoquent le 31 janvier), Boris Johnson a dit : « Je ne crois pas que ce soit ce que le peuple veut [...] Je ne le ferai pas. Je ne veux pas d'un délai ».

Dimanche 8 septembre
Royaume-Uni, politique : le ministre britannique du travail démissionne
Amber Rudd avait voté remain (pour rester dans l'Union européenne) lors du référendum de juin 2016. Pour elle, l'objectif principal du gouvernement de Boris Johnson n'est plus d'obtenir un accord de sortie avec l'Union européenne. Elle critique également la décision d'exclure du Parti conservateur les vingt-et-un députés qui ont voté mardi avec les travaillistes. Il a également démissionné du Parti conservateur.
Thérèse Coffey, qui été ministre adjoint au ministère de l'environnement, remplace Amber Rudd au ministère du Travail et des Retraites, a annoncé ce dimanche le gouvernement.

Source : Corriere della Sera

La photo de l'événement de la semaine retenu par Le Gundhari : la Une du Daily Express le 4 septembre 2019 (traduction : Le Parlement capitule face à l'UE)

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