17 heures, 3 septembre

L'été a balcancé son chaud soleil toute la journée. Pour un dimanche, on l'a bien mérité, assis sur un quai de Seine à Paris ou Rouen, sur le parvis de la cathédrale de Laon, devant la gare de Rocamadour ou de Pithiviers, dans un jardin à Caluire, sur la plage de la Brèche d'Arromanches, à la terrasse d'un bistrot de Sainte-Mère-Eglise, ce bon soleil chaud sur nos bras encore nus, aujourd'hui dimanche 3 septembre 1939 juste avant dix-sept heures. Avant-hier au matin, les troupes allemandes ont attaqué la Pologne, sans faire de déclaration de guerre préalable. Dans les journaux, à la radio, on a lu, on a écouté : c'est d'une brutalité et d'une violence inouïes. La Wehrmacht et la Luftwaffe font des milliers de victimes civiles et Varsovie est en ruine après toute une série de bombardements ; Dantzig est déjà tombée et annexée. On dit que la mobilisation générale est déjà décidée depuis deux jours, qu'elle est applicable depuis hier à minuit. Cett...