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Affichage des articles associés au libellé Coup d'Etat

Tambour, à la charge !

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Il y a des coups d'état qui se perdent ! Dix ans après la prise de la Bastille, les guerres qui ne cessent de se succéder contre les Autrichiens, les Prussiens et les Britanniques épuisent la France ; mais l'épuisent également dix années de révoltes intérieures, de désordre généralisé, de luttes politiques incessantes, sans compter les récentes difficultés financières du pouvoir exécutif, le Directoire, qui cinq mois plus tôt a complètement fini de se discréditer avec un coup d'état qui a éliminé ses directeurs les plus modérés (cinq directeurs forment le Directoire) : dix ans après la prise de la Bastille, tout le monde est convaincu qu'il faudra en finir avec la révolution. Dans le sein du Directoire même, l'un de ses cinq directeurs, Emmanuel Sieyès, veut renverser ce régime trop instable et corrompu pour le remplacer par un gouvernement autoritaire : le bazar qui a été créé par la révolution française doit se terminer, et par ailleurs, si son principal ...

Il était une fois [2]

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L'homme du devoir La comtesse est enceinte. Ce sera son cinquième enfant. Elle va avoir trente et un an dans un mois. Si tout se passe bien, l'enfant naîtra en janvier, janvier 45. Elisabeth Magdalena Nina Schenk Gräfin von Stauffenberg, née von Lerchenfeld. Tout le monde l'appelle Nina. Le comte semble très préoccupé ces derniers temps : on ne le croise plus que rarement au château. Elle l'a toujours trouvé si beau, si naturel et élégant, ses yeux vifs dans les siens et son sourire lumineux qui toujours l'emporte comme dans une valse... Comme elle l'aime ! Né en sept, il a six ans de plus qu'elle. Ils se sont épousés en trente-trois, en Bavière, à Bamberg. Baronne von Lerchenfeld. Elle venait d'avoir tout juste vingt ans. Bambärch... que de souvenirs intimes dans cette ville de rêve ! Et que d'histoire ! Henri II, duc de Bavière, roi de Germanie, roi d'Italie, y fut sacré Empereur du Saint-Empire. Le saint Empire ! Bambärch... à ja...

Il était une fois [1]

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Au château de Lautlingen Le colonel portait dans son cœur d'acier les armes de sa famille. Pouvait-il imaginer qu'un jour son fils Berthold, Berthold Maria von Stauffenberg, né tout juste dix ans plus tôt, serait un jour de 1994 général d'une autre armée que la Wehrmacht. Son fils général dans les années lointaines, général de la glorieuse Wehrmacht, cette glorieuse Wehrmacht dont lui le père, comte Claus von Stauffenberg, dans quelques jours allait devenir le chef, le Führer, en ce mois de juillet 1944. L'aristocrate reprit sa plume et écrivit : « Es ist Zeit, daß jetzt etwas getan wird. Derjenige allerdings, der etwas zu tun wagt, muß sich bewußt sein, daß er wohl als Verräter in die deutsche Geschichte eingehen wird. Unterläßt er jedoch die Tat, dann wäre er ein Verräter vor seinem eigenen Gewissen. » Il s'arrêtera à nouveau et regarda la nuit dans l'encadrement de la fenêtre ouverte sur le jardin du château Lautlingen. Il en était convaincu et il ...

75 ans plus tard

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Est-ce un hasard? Voici 75 ans aujourd'hui, ce samedi 20 juillet 2019, des héros attentés à la vie de leur Führer Adolf Hitler. Leur meneur, le comte et colonel de la Wehrmacht Claus von Stauffenberg, entrait dans le quartier général du Führer avec deux charges explosives à retardement dont l'une est cachée dans sa sacoche. Mais, nous disent les historiens, ces conjurés « défendaient une image très éloignée d’une société ouverte et démocratique ». L’Allemagne, en la personne même de la chancelière Angela Merkel, a pourtant aujourd'hui honoré l’héroïsme, le courage et le caractère exemplaire des auteurs de l’attentat. « Il y a des moments où la désobéissance peut être un devoir », a déclaré dans son discours la chancelière, lors d’une cérémonie à Berlin devant les jeunes recrues de l’Armée allemande. Nommé  opération Walkyrie , ce coup d’Etat du 20 juillet 1944 impliquait plusieurs milliers de militaires et civils. Il est l’acte le plus célèbre de résistance contre l...