Que ça aille comme ça aille

Oui, que ça aille comme ça aille. Je me demande, au final, si les gens ne font pas semblant de ne pas s'en rendre compte. Comment ne pas voir tous ces petits cailloux sur le chemin de notre quotidien. Un deuxième, un troisième. On nous refait le même coup qu'avec les homos voici vingt ans. Dans notre dos, à notre insu, par manipulation. On a commencé par oublier la folle et nous mettre en scène l'homosexuel normal : fini la cage aux tapettes, bonjour les gays. Aujourd'hui, vingt ans après que Maman, Manie, Grand-père ont digéré que le fiston, le petit-fils aime les hommes, a fait son « coming-out », vient « en couple » passer le week-end, on nous fait avaler le multi-ethnique : par manipulation. Le copain est homo mais aussi Algérien. Enfin non, pas encore tout à fait, religion et mœurs régressifs obligent (dans certains pays musulmans on les pend encore, dans les autres on les emprisonne). En attendant, dans le couple hétéro, la femme est Algérienne, Marocaine, Malienne. Dans Scènes de ménage sur M6, dès le début en novembre 2009, sur trois couples on a un couple de la diversité. Elle est blanche, il est noir. Dans Plus belle la vie, dès le début, en 2004, on a Aicha, Samia, Malik, et u flic raciste. Puis assez vite, on greffe un « black », la suspicion porte sur lui, voleur, dealer, vraiment pas clair le mec. Puis on disculpe, parce que le méchant c'est un Blanc. Le « Black » c'est juste un mec en galère, ce n'est pas un voleur, pas un assassin, pas non plus un violeur récidiviste. Si vous ne voyez toujours pas, demander à Alex Hugo.

C'est pernicieux, insidieux. Depuis quinze ans, depuis vingt ans, ils ont glissé cela partout, l'air de rien, dose après dose, mais c'est là : diversité et leçon de morale. C'est notre manque d'attention qui a permis cela et qui fera notre perte, notre défaite en rase campagne. Aidé par des collabos type Alex Hugo, ils infiltrent, ils posent leurs petits cailloux blancs. Et ils ne s'arrêtent pas là. Le collabo peut être un maire, un adjoint, un conseiller municipal qui subventionne les activités sportives pour vos gosses. Imaginez par exemple votre gamin de dix ans dans le club de foot où vous l'avez inscrit. Tous les mercredis, tous les samedis, il y va. Puis après quelques mois, ou un an, un jour vous réalisez, étonné, que lorsqu'il rentre du foot, cela fait déjà trois ou quatre fois qu'il parle de l'islam. Dans votre famille, on boit de l'alcool, on fête Noël, on fait de côtelettes de porc grillées au barbecue, on mange aussi du saucisson, du boudin, et soudain votre gamin vous dit que c'est pas bien de manger du porc. Il vous sort même un mot que vous ne comprenez pas : halal, mes copains ils mangent halal, je veux manger halal. Du prosélytisme de la part des responsables? En milieu sportif sur des gosses?

On vient de découvrir dans un club de foot de l'Essonne des cartons de djellabas, et s'ils sont là là, c'est que cela a une raison. Créé il y a cinquante ans, le club FC Lissois est officiellement fermé depuis six mois à cause de nombreux problèmes de gestion accumulés pendant quatre ans. Il est situé à Lisses, sept mille cinq-cents habitants. Alors, pour ne pas priver les gosses de terrain de foot on n'a pas attendu pour ouvrie un nouveau club : le Lisses Foot 91. Mais le bruit court que l'ancien club, le FC Lissois, est en fait soupçonné de communautarisme et même de radicalisation islamiste, et cela depuis qu'un certain Mickaël Romain, trente-huit ans, Antillais converti à l'islam, en était devenu le directeur technique. Les premiers soupçons datent de 2018, quand les services communaux ont remarqué des « infractions». Dans l'année qui a suivi, et tandis que des parents commençaient à raconter que leurs gosses parlaient de l'islam en rentrant du foot, le FC Lissois a donc était discrètement surveillé et des inspections ont été régulièrement menées par les services de la mairie mais aussi par des policiers à l'occasion d'entraînements. Résultats : découverte d'un tapis de prière, d'un vestiaire transformé en bar à chicha et de nourriture exclusivement halal servie lors des tournois sans que les licenciés soient au courant. « Lorsqu'on a récupéré les locaux », a expliqué le maire de Lisses, Thierry Lafon, « on a trouvé des cartons remplis de djellabas ». La radicalisation étant difficile à prouver, la municipalité a donc pris le biais d'une « gestion administrative devenue floue » pour faire fermer le FC Lissois. « Je ne suis pas radicalisé. Chez moi j'ai de l'alcool pour mes invités et dans notre club de foot, on a fêté Noël », s'est défendu Mickaël Romain. « Et je n'ai jamais parlé d'islam au foot, ni fait l'apologie du terrorisme ». Pour lui, aucun prosélytisme, aucun entrisme. Pourtant, en octobre dernier, quand au moment de l'attentat de la préfecture de police de Paris on avait parlé d'attentat islamiste parce que l'assassin avait crié Allah akbar, il avait écrit sur son compte Facebook (ce qui avait été signalée pour apologie du terrorisme) : « Cette excuse c'est la meilleure pour tout justifier et qui fera que l'opinion publique fermera toujours les yeux.... A nous de devenir plus influents!!! C'est notre pays et être musulman ce n'est pas une maladie. Pour beaucoup, on vit en France, on y occupe une place donc il faut maintenant que nous aussi on s'organise et qu'on s'unisse pour se faire entendre ». Pour le tapis de prière trouvé dans le club, Mickaël Romain le justifie en disant qu'on « trouve ça dans tous les clubs. Mais on n'a pas de prière organisée, chacun est libre de la faire dans son coin. Et les cartons de djellabas, ce sont des collectes de vêtements que nous avions fait auprès des licenciés pour les distribuer aux SDF. Et au même titre que le boubou, ce n'est pas un vêtement islamique, c'est un vêtement qu'on trouve dans les pays arabes ». Quand à la nourriture hallal, c'est très simple : lors des événements festifs, pour éviter d'avoir des pertes dans les produits périssables, il a privilégié le halal, « tout le monde peut en prendre comme ça ».

Source : Le Parisien 

Photo : rencontre FC Lissois - Longjumeau en mai 2015