Propagande et mensonge d'Etat
Avant-hier soir à la télévision de service public (France 2), Alex Hugo, saison 5, épisode 3 : L'étrangère, signé par Julien Guérif, Pierre Isoard et Anne Rambach. On est dans les Alpes, tout près de le frontière franco-italienne. Un homme africain, entré clandestinement en France, a été retrouvé mort dans la montagne. Puis une femme africaine court dans une forêt et se fait tirer dessus au fusil par un homme qu'on ne peut identifier, plusieurs fois et s'écroule. Un bébé noir de huit mois est abandonné dans un couffin devant les portes de la police rurale dans la vallée. S'ensuit un verbiage sentimentaliste de la part notamment de l'acteur Samuel Le Bihan qui joue Alex Hugo.
- Un migrant (sic) mort de froid en arrivant chez nous.
- Tu viens d'où beau gosse? Qu'est-ce qui est arrivé à tes parents?
- C'est sûrement un des migrants (sic), il a dû naître pendant le voyage.
- Ils auraient traversé des pays en guerre, affronter la Méditerranée, tout ça pour l'abandonner devant une police rurale?
- Ils sont peut-être morts en traversant les Alpes et d'autres migrants (sic) ont récupéré le bébé et l'ont déposé ici ; va savoir?
Pendant ce temps, la femme africaine, blessée, erre et se cache dans la montagne. Et on annonce une chute exceptionnelle des températures et de la neige pour la nuit à venir : commentaire de journaliste météo :
- Alors rester bien au chaud devant la cheminée...
Retour à l'acteur Samuel Le Bihan :
- Si elle s'est perdue là-haut sans équipement !
Une femme d'une association qui aide les immigrants à entrer clandestinement en France :
- Oui, les passeurs séparent souvent les familles pour leur demander plus de fric.
Puis Le Bihan trouve des cartouches dans la montagne :
- C'est un chasseur gros gibier : donc il en déduit que la femme africaine s'est fait tirer dessus. Alors arrive à l'écran l'anti-immigrant du village, bien caricaturé : chasseur, râleur. Il va faire courir une rumeur : les migrants (sic) ont transmis un virus : du coup tout le monde se barricade chez soi, les parents n'envoient plus les enfants à l'école, dans tout le village les maisons ont toutes leurs volets fermés. Des anti-immigrants, à la tête desquels le chasseur caricaturé, partent à la recherche de la femme africaine, c'est là que ça dérape grave dans la propagande.
Les gars portent des doudounes bleu avec un écusson blanc de forme triangulaire Task Europe (Force européenne). Au sentimentalisme à faire pleurer dans les chaumières, la télé du service publique ajoute le mensonge - mensonge d'Etat - une scène hallucinante : le groupe des anti-immigrants portent des doudounes du même bleu que les doudounes des jeunes de Génération Identitaire lors de leur mission Alpes en avril 2018, et le logo est très nettement inspiré de celui de Defend Alpes (triangulaire et mêmes lettres blanches). Mais, différence notable, très notable, avec les Identitaires : face à Samuel le Bihan, les auteurs de l'épisode placent des anti-immigrants armés (l'un des gars a un fusil en bandoulière). Début de la scène avec un anti-immigrant qui dit aux autres :
- Surtout mettez un masque avant d'approcher un migrant (sic), si vous le chopez dites lui que la frontière est fermée et qu'il doit retourner d'où il vient, s'il refuse, vous le raccompagner à
plusieurs, s'il résiste... (long silence) improvisez, personne ira se plaindre.
Puis ils sont arrêtés sur la route par Le Bihan, qui dit :
- Former une milice pour remplacer la police est strictement interdit pas la loi, vous vous prenez pour des héros vous êtes des criminels.
Les anti-immigrants rebroussent chemin, rentrent chez eux.
Mais dans la montagne, quelqu'un armé d'un fusil, tire de nouveau sur la femme africaine tandis qu'elle se désaltère au bord d'une rivière. Elle tombe et le courant de la rivière s'emporte. Là-dessus, une commissaire arrive de Marseille. Une méchante commissaire puisqu'elle veut faire respecter la loi plutôt que de fermer les yeux sur l'aide illégale à faire entrer sur le territoire français des clandestins que pratique la police rurale. Elle récupère le bébé et l'emmène dans un centre social. Et Le Bihan doit répondre de ses actes devant le préfet. A la commissaire, il dit :
- Je comprends plus mon boulot, ce môme a rien demandé à personne et nous on décide de sa vie, comme ça, parce qu'on a le pouvoir [...] Tu veux quoi des chiffres, le nombre de migrants (sic) qui crèvent là haut dans nos belles montagnes? Des gamins qui ont jamais vu la neige et qui traversent les Alpes avec ces tongs, qu'est-ce qu'il te faut comme argument?
Finalement, la commissaire ferme les yeux. Et Le Bihan va sauver la femme africaine dans la montagne. Là elle explique :
- Je viens d'un pays en guerre.
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