Eric Zemmour, le succès

 
 
Force est de constater que le succès est incontestable. Face à l'info cartonne. CNews bat de records d'audience les lundi, mardi, mercredi et jeudi entre dix-neuf et vingt heures. Il est vrai que depuis le premier Face-à-Face en deuxième partie d'émission, avec l'intransigeant Mohamed Sifaoui (voir Aux antipodes de l'info), on s'est régalé. Et c'est inégalable. Quand pour ce Face-à-Face l'invité est de qualité, brillant, cultivé, sait écouter, quel régal ! quel bonheur pour l'esprit ! quel hommage au respect et à l'intelligence ! Ce fut le cas hier soir avec le Face-à-Face Eric Zemmour-Céline Pina, « une femme politique, ancienne du PS, ex-élue socialiste du Val-d'Oise, fondatrice de Viv(r)e la République [dans] un échange autour de la république, la nation et l'identité française » (Christine Kelly présentant l'émission). C'est vraiment de haute-volée !
Un mot sur Marc Menant au passage pour sa chronique Histoire (en première partie d'émission) : il est génial. 
 
Record d'audience donc. « L’arrivée d’Eric Zemmour à l’antenne de CNews quatre jours par semaine se révèle très juteux pour la chaîne d’information du groupe Canal+ », écrivait Marc Baudriller le 28 novembre dernier dans Challenges
 
Qu’on apprécie ou non le débatteur et l’émission animée par Christine Kelly, les chiffres sont là : depuis son lancement le 14 octobre, Face à l’info s’installe comme un redoutable moteur d’audience. Au point que l’émission bouleverse la hiérarchie de nos quatre chaines d’information. 
Face à l’info est partie très haut la première semaine avec 184 000 téléspectateurs et 1% de part de marché sur les téléspectateurs de 4 ans et plus (contre 83 000 téléspectateurs au même horaire la semaine précédente). CNews s’est immédiatement hissée, à ce moment très disputé de l’access prime time, sur la deuxième marche du podium des chaines info, derrière BFM TV. La seconde semaine a logiquement marqué le pas (172 000 téléspectateurs et 0,9% de part de marché). Mais, dès la troisième semaine, l’émission de Christine Kelly s’installe en tête, devant 19 h Ruth Elkrief sur BFM TV, avec 219 000 téléspectateurs de moyenne et 1,2% de l’audience. CNews n’a plus lâché depuis lors le leadership des chaînes d’information entre 19h et 20h. En cinquième semaine, Face à l’info s’offre encore un record d’audience à 225 000 téléspectateurs de moyenne et 1,2% d’audience avant de souffler toujours très haut en sixième semaine (214 000 téléspectateurs et 1,1%). Rien ne laisse penser que l’émission associant l’ancien chroniqueur de RTL à quatre éditorialistes en première demi-heure, puis à un invité durant la deuxième demi-heure, n’ait atteint son potentiel. Les derniers duels ont recueilli 227 000 téléspectateurs (invité René Dosière, le 26 novembre), 205 000 téléspectateurs (invité Laurent Alexandre, le 25 novembre) et même 246 000 téléspectateurs (invité Thierry Lentz, le 18 novembre). [Le] 27 novembre, Face à l'info a battu son record d'audience avec 300 000 téléspectateurs et 1,6% de part de marché. 
 
Challenges

 

Le Face-à-Face Zemmour-Pina, 4 décembre, extraits : 
Christine Kelly : La France c'est la république, pour vous, Céline Pina et pour vous, Eric Zemmour, la république c'est d'abord la France.
[...]
Céline Pina : Aujourd'hui on a beaucoup de mal à revenir au réel. Mais cette difficulté à revenir au réel [...] tous les gouvernements l'ont eu, qu'ils soient de droite ou de gauche.
Eric Zemmour : Je suis d'accord.
Céline Pina : Il y a une forme de négation du réel [...] et les gens [...] eux le réel ils se le prennent dans la face en permanence.
Eric Zemmour : Oui, tout à fait. Mais ça va être le sens de notre discussion. 
[...]
Christine Kelly : L'un et l'autre, pour vous c'est quoi le peuple.
[...]
Céline Pina : Pour commencer c'est déjà une idée, une idée dans laquelle on se reconnaît [...] pour moi le peuple c'est un imaginaire. Cet imaginaire il peut créer des rassemblements, une sorte de force active, qui va permettre justement d'aligner des personnes et de les faire se battre pour une cause ou pour une autre. Et souvent ils le font parce qu'ils partagent un imaginaire commun. Et l'imaginaire commun c'est déjà de se dire on appartient au même territoire, on appartient au même mode de pensée, on partage les mêmes représentations. C'est ce qui fait un peuple. Et c'est pour à ça que nous, nous sommes, la France, nous sommes un peuple très politique, parce qu'on se vit que dans cet imaginaire et on a abandonné toute logique ethnique, c'était un choix, on est allé vers le droit du sol, on a conçu notre nation d'une manière très particulière, et aujourd'hui on a un petit peu de difficulté à rassembler tout ça parce qu'on est en face d'un sécessionnisme, donc de gens qui veulent une autre forme de société, un autre monde, et qu'on ne sait pas vraiment les combattre parce qu'on a pas tellement l'habitude de cela, depuis un moins une cinquantaine d'années.
Eric Zemmour : J'allais être d'accord et puis vous avez dit des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. J'allais vous taquiner en vous disant que vous vous éloignez du discours de gauche traditionnel. Parce que le discours de gauche traditionnel c'est qu'est-ce qu'un peuple? c'est à dire les classes populaires, c'est à dire les pauvres, les déshérités, depuis Robespierre jusqu'à Jaurès, Léon Blum et cetera. Non, vous avez donné la réponse que, entre guillemets, je qualifierai de droite, c'est à dire, en gros : le peuple c'est la nation, c'est à dire le peuple qui forme la nation. Donc c'était amusant...
Céline Pina : Mais c'est parce qu'il y a la nation qu'on a une attention très particulière aux plus démunis.
Eric Zemmour : Mais je suis bien d'accord ! Mais ce que je veux vous dire ces que les monarques avaient aussi une attention au peuple, c'est pas seulement la république. Et deuxièmement, quand vous avez dit : on va vers une nation qui n'est pas ethnique et c'est pour ça qu'on fait le droit du sol, là d'après moi vous vous leurrer, le droit du sol, d'abord ça existe sous la monarchie, ça a été supprimé par la Révolution, paradoxalement, et c'est rétabli par la république en 1889 uniquement parce que on veut que les immigrés, déjà, italiens fassent l'armée et fassent la guerre contre l'Allemagne. C'est ça le seul sujet. Accessoirement, ils profitaient...
Céline Pina : On a une volonté d'assimilation des gens qui sont sur le territoire.
Eric Zemmour : Oui. Mais pour qu'ils fassent la guerre face à l'Allemagne, chère madame, c'est pas dans un but... Accessoirement, pour la petite plaisanterie, ils profitaient à l'époque, le service militaire était de deux ans, et ils profitaient de l'absence des ouvriers français pour draguer leurs fiancées et ça causait des problèmes, de graves problèmes dans les villages, et je ne plaisante pas...
Céline Pina : Ça c'est la vie, ça c'est la vie, la vie elle est riche...
Eric Zemmour :  Exactement. Donc c'est pour vous dire que si vous voulez refaire la guerre avec l'Allemagne, moi je veux bien mais moi je pense aujourd'hui que le droit du sol est quelque chose de dépassé, et on arrive directement à notre discussion, je pense que le droit du sol, par exemple, est une des choses à supprimer, et il faut supprimer le droit du sol car ça favorise ce que j'appelle l'invasion migratoire, et que donc c'est un des éléments qu'il faut supprimer parce que ça ne correspond plus à l'époque.
Céline Pina : Peut-être qu'il vaut mieux aller un petit peu plus loin...
Eric Zemmour :  Mais bien sûr.
Céline Pina : Puis que je précise vraiment ce que je veux dire.Pour moi le droit du sol ça ne veut pas dire : vous êtes sur un territoire vous y appartenez. Y a cette question de l'imaginaire commun. En fait, quelque part droit du sol était pas le bon terme. J'ai vraiment dans ma tête la phrase de Renan, celle qui dit : Finalement être Français c'est quoi? Appartenir à la même nation c'est quoi? C'est avoir une histoire commune, c'est vouloir partager le moment historique que l'on vit et c'est porter un projet commun à développer ensemble...
Eric Zemmour : Le fameux vivre ensemble.
Céline Pina : Tout à fait.
Eric Zemmour : Qu'il n'emploie pas comme ça d'ailleurs.
Céline Pina : Non.
Eric Zemmour : Il l'emploie comme un verbe et non pas comme un nom commun.
Céline Pina : C'est d'ailleurs beaucoup mieux la façon dont il l'emploie parce qu'en fait c'est une volonté, c'est la mise en exercice de la raison, c'est un effort...
[...]
Eric Zemmour : Et c'est surtout que il insiste bien.. quand vous dites histoire commune, vous avez tout à fait raison, mais il ajoute : il faut vouloir continuer cette histoire. 
Céline Pina : Pour pouvoir faire peuple, justement, il faut partager un certain nombre de choses. On voit très bien que c'est pas simplement le fait d'instant T d'être sur le même territoire qui va permettre cette union-là. Donc cette union elle est très spirituelle, elle est très intellectuelle d'ailleurs et c'est celle qui va dire : finalement être français c'est être universaliste, même si on est universaliste dans un endroit très précis.
[...]
Eric Zemmour : Le problème de cette vision universaliste c'est que nous ne vivons plus à la même époque. [...] Quand la France fait la déclaration des droits de l'homme en 1789, nous sommes le pays le plus peuplé d'Europe, on nous surnomme d'ailleurs "la Chine de l'Europe", il y a à cette époque-là vingt-huit millions de Français,  [...] en Angleterre [...] à l'époque ils sont huit millions, la France a autant de population que la Russie, sur un territoire dix fois plus grand. Donc c'est pour vous dire la différence, à l'époque les Français pouvaient se croire universel [...] et deuxièmement, ils ont eu très vite, au bout de quelques années, et encore plus avec Bonaparte, la meilleure armée du monde, donc évidemment quand on a la population la plus nombreuse et qu'on a la meilleure armée, on peut répandre les droits de l'homme partout. A partir du moment où, deux siècles plus tard, on a plus une population de cette ampleur-là et qu'au contraire, dans notre sud, on a des gens qui, de nouveau, sont, avec l'Afrique, en explosion démographique, quand en plus on n'a plus la meilleure armée du monde, là les droits de l'homme, les fameux droits de l'homme, qu'est-ce que c'est? C'est les droits de l'homme pour les autres de nous envahir, c'est les droits de l'homme pour s'installer où ils veulent ; c'est ça les droits de l'homme selon la définition de l'Onu et c'est ça les droits de l'homme selon le Conseil constitutionnel. Vous comprenez donc, il y a le vice de l'universalisme, l'universalisme c'est bien quand on est fort et puissant, l'universalisme quand on est faible, c'est une arme qui se retourne contre nous. Il faut savoir ce qu'on veut.
Céline Pina : En fait, je ne vois pas du tout le monde comme ça. J'ai du mal à conter. Je vous explique tout simplement pourquoi. Quand vous imaginiez des gens qui arrivent dans un pays [...] qui viennent chercher en France justement la quintessence même de l'esprit français et du génie français [...] Ce que je veux dire c'est que quand on est aussi un principe spirituel, on peut intégrer des gens venant d'ailleurs. Ce que je veux dire aussi, c'est que quand on n'est pas des nations ethniques on est des nations qui se métissent naturellement, et que le métissage, si on partage cet esprit commun, c'est plutôt quelque chose de bon. On a très bien vu que tous les peuples qui restaient complètement repliés sur eux-mêmes, dès qu'il y a un peu trop d'endogamie, dès que les choses, les gènes ne sont pas assez brassés, ça donne pas forcément de très très bons résultats.
Eric Zemmour : Mais madame...
Céline Pina : Aujourd'hui, si on avait une exigence, c'est pour ça que je tape beaucoup sur les politiques, si on avait une exigence politique d'assimilisation (sic) en disant : quand vous venez dans ce pays voilà ce qu'on vous offre, voilà ce qu'on vous propose de partager, si vous ne voulez pas le partager...
Christine Kelly : Vous dites qu'ils ne donnent pas de vision, de cap?
Eric Zemmour : Non mais y a deux... pardonnez-moi...
Céline Pina : Oui, ou même d''obligations, c'est à dire en disant : voilà ce qui est être français. Mais ça ça peut se partager.
Eric Zemmour : Y a deux choses, me semble-t-il. Vous avez cité Renan en début de notre conversation. Dans le même texte dont vous parliez, Renan explique, et il se moque des Allemands qui à l'époque, on est en 1880... 79 [...] il se moque des Allemands qui à l'époque ont une vision très ethnique justement,  exclusivement raciale de la nation. Lui qu'est-ce qu'il dit? Il leur dit, et c'est pour ça que... on n'est pas complètement en désaccord : toute grande nation est une nation métissée, la France, mais aussi, dès à l'époque, l'Allemagne ; il se moque d'eux, il leur dit : mais vous savez entre les Bavarois du sud [...] et les Prussiens du nord vous avez rien à voir. Donc déjà il se moque d'eux en leur disant mais votre race pure c'est du pipeau. On est en 1880, y a pas d'Hitler, y a pas tout ça. C'est une discussion philosophique et politique. Donc je sais, évidemment, ce serait ridicule de dire qu'il n'y a jamais eu de métissage : toutes les nations sont le produit de métissages. Sauf que, c'est toujours la même chose, il y a un métissage lent, il y a un métissage qui se fait en fonction d'un mode de vie, qui adopte un mode de vie, qui adopte une civilisation, qui adopte une langue, qui adopte une conception des relations entre homme et femme, de civilité [...] C'est tout ça, c'est la littérature [...] c'est ça être français [...] Ce que je veux dire, il y a des gens, vous avez tout à fait raison il y a des gens qui viennent d'ailleurs et qui s'approprient cette histoire-là et ils deviennent français. Sauf que là vous avez le deuxième sujet que je veux aborder : c'est le nombre. C'est à dire une phrase que je cite tout le temps de Engels, vous savez le grand copain de Marx, qui disait : à partir d'un certain nombre la quantité devient une qualité. A partir d'un certain nombre vous pouvez dire tout ce que vous voulez et bien là tout explose, et, quand on a une autre civilisation qui vient sur le sol français, cette civilisation s'installe et s'impose et impose son ordre, et qui n'est pas la civilisation française, c'est tout.
[...]
Céline Pina : Le problème c'est qu'il n'y a pas eu de politique ni d'assimilation ni d'intégration faite par la France, y a pas eu d'exigence, y a pas eu de formation. Ceux qui sont venus, et ceux qui ont travaillé ces populations-là, ce sont malheureusement, d'un côté les décoloniaux, autrement dit les militants de la race, et de l'autre côté les islamistes. Et à un moment donné ce travail que l'Etat n'a pas fait, pourquoi est-ce qu'il ne l'a pas fait? Il ne l'a pas fait parce qu'il était dans une fiction. Ce qui s'est passé c'est que quand par exemple des pays comme l'Algérie et le Maroc ont vu que leurs ressortissants, ceux qui venaient de gagner la guerre, repartaient chez l'ancien colonisateur, ça s'est très mal passé. Donc on a installé une fiction qui disait qu'en fait les gens n'allaient pas rester, qu'ils ne faisaient que passer. Bien entendu c'était faux. Mais du coup on ne les a pas accueillis, du coup on n'a eu aucune exigence parce qu'ils n'étaient pas censé devenir citoyens...
Eric Zemmour : Je suis pas du tout d'accord. Pardonnez-moi, je ne suis pas du tout d'accord avec cette vision. Et je vais vous dire pourquoi. D'abord, il faut bien comprendre que le général de Gaulle donne l'indépendance de l'Algérie pour justement qu'ils ne viennent pas en France. [...]
Céline Pina : Mais ça arrivera dès le lendemain.
Eric Zemmour : Non, non, non, ça arrivera dès le lendemain mais il proteste [...] Qu'est-ce qu'il se passe après? Pourquoi vous dites : on était persuadé qu'ils allaient repartir? Pourquoi? [...] parce que sous la Troisième république et sous la Quatrième république, on les faisait repartir. [...] on renvoyait les délinquants, on renvoyait les chômeurs, et ceux qui ne voulaient pas s'assimiler repartaient. Le problème en France c'est qu'on n'a renvoyé personne, au contraire on a fait venir avec le regroupement familial. C'est le premier problème. Et deuxièmement il y a le problème de la gauche madame Pina. Vos socialistes, à partir des années quatre-vingt, ils renoncent au modèle assimilationniste pour adopter le modèle multi-culturaliste avec Sos-Racisme. Je me souviens d'une interview d'Harlem Désir dans Libération [...] au milieu des années quatre-vingt et qui disait : avant nous il y avait l'assimilation ou le renvoi - c'est exactement ce que je viens de dire - or maintenant il n'y aura ni l'assimilation ni le renvoi. Et on a inventé de truc bidon qui s'appelle l'intégration et qui en vérité [est] un truc pour justement renoncer à l'assimilation. Je vous rappelle que les gens de gauche comme vous ne cessaient de dire que l'assimilation c'était colonialiste et que il ne fallait pas que les peuples qui viennent d'ailleurs se coupent de leurs cultures d'origines. Vous êtes coupables, madame, vous et les socialistes.
Céline Pina : Je connais les deux différences intégration, assimilation, moi j'ai tendance parfois à employer les termes en les confondant.
Eric Zemmour : Ben c'est ça le problème ! 
Céline Pina : Mais en vrai ce que je veux dire sur cette question-là c'est qu'en fait cette intégration à ce monde commun, cette espèce d'élévation spirituelle qui fait que vous devenez citoyen [...] cet effort que ça demande... euh... je suis... vous m'avez... j'ai un peu perdu le fil du coup... [...] Ce que je veux dire c'est qu'en fait cet effort d'accession à la citoyenneté, il n'est pas inné. Et que vous soyez né de parents français ou nés de parents étrangers il va falloir quand même bosser un petit peu. Ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui de toute façon nos propres enfants n'y accèdent [en écoutant plusieurs fois on croit entendre n'y acceptent] pas à ce niveau de citoyenneté, qu'aujourd'hui nos propres enfants ont beaucoup de mal à pouvoir dire ce qu'est la France. Donc on va pas reprocher à des étrangers d'avoir du mal...
Eric Zemmour : Madame, Madame... 
Christine Kelly : Non mais justement...
Eric Zemmour... Non mais attendez...
Céline Pina : On peut l'articuler... tout simplement parce que aujourd'hui, quand vous parlez de politique d'assimilation, il n'y en a pas eu. Une politique d'assimilation elle est exigence...
Eric Zemmour : La gauche, madame Pina, c'est la gauche !
Céline Pina : Ben oui peut-être 
Eric Zemmour : Oui mais faut le dire !
Céline Pina : Si vous voulez, moi : aucun souci, 
Eric Zemmour : Bon, ben déjà c'est bien.
Céline Pina : Mais je pense que malheureusement la droite avait pas fait grand chose avant. 
Eric Zemmour : Mais la droite elle se couche toujours devant la gauche...
Céline Pina : Bon ben c'est pas grave...
Eric Zemmour : En France c'est comme ça.
Céline Pina : Tant pis. Le seul problème c'est que ces populations qui sont arrivées là on leur a pas donné les moyens de s'intégrer. [...] forcément ce sont les plus pauvres qui viennent...
Eric Zemmour :  Madame Pina, arrêtez avec ce discours misérabiliste. Arrêtez ! on leur à donner les moyens énormes, on a dépensé un argent fou..
Céline Pina : Non. Ecoutez moi je vais vous dire...
Eric Zemmour : Ecoutez moi, écoutez moi, vous savez ce qu'on...
Céline Pina : [...] J'ai vu accueillir un certain nombre d'immigrés qui arrivaient [...] ce qui leur a été donné c'était une heure de cours de français aux enfants par jour et c'est tout. Y avait personne qui allait expliquer qu'elles étaient les règles de la république, y avait personne qui expliquait aux hommes comment on se comportait par rapport aux femmes [...]
Eric Zemmour : Je vous répète que le problème c'est le nombre. Ces gens-là on ne les a pas voulus. Ils se sont imposés à nous.
Céline Pina : On n'en a pas accueilli beaucoup...
Eric Zemmour : On n'a accueilli énormément, depuis quarante ans, depuis le regroupement familial et depuis les lois, c'est maintenant les immigrés qui décident qui vient, parce que c'est ça qu'il faut expliquer aux gens. Sous la Troisième république, sous la Quatrième république, sous le début de la Cinquième république, c'est pour ça que le général de Gaulle ne peut pas imaginer ce qui va se passer, c'est la France, c'est l'Etat qui décide qui vient, qui ne vient pas. A partir des lois sur le regroupement familial, ce sont les étrangers eux-mêmes qui décident qui ils font venir. Mais ça change tout. C'est ça le problème. Ces gens-là le peuple français n'en voulait pas, il ne voulait pas les accueillir. On les a forcés. On leur a jamais demander leur avis. Ils nous ont forcés la main. Quand vous nous dites on n'a pas fait d'efforts pour les intégrer : mais on a fait des efforts énormes déjà, ça nous a coûté une fortune [...] vous dites c'était difficile pour eux de devenir citoyen, mais moi je leur demande pas de devenir citoyens [...] moi d'abord je dis que le plupart n'aurait pas dû être là. Deuxièmement, deuxièmement, le problème c'est que je leur demande pas d'être citoyen, pas du tout, je leur demande de faire comme les immigrés d'avant, c'est à dire, les Italiens, les Polonais, les gens comme moi, c'est à dire on devient Français avant de devenir citoyen, c'est à dire [...] acquérir une culture, s'approprier une histoire, apprendre un mode de vie. C'est ça devenir Français. Le problème, aujourd'hui, c'est que personne ne veut devenir Français.
[...]
Céline Pina : La citoyenneté c'est ça, c'est pas le droit de vote.
Eric Zemmour : Non, c'est pas la citoyenneté. La citoyenneté c'est uniquement politique, mais c'est notre différence.   
Céline Pina : Est-ce que vous ne croyez pas que fondamentalement quand vous voyez les hommes politiques que l'on a, qui ne sont pas capables d'être fiers de leur histoire, qui ne sont pas capables d'être fiers des principes que la France porte, qui ne sont pas capables de les faire respecter, qui ont même peur des mots qu'ils emploient, comment voulez-vous à ce moment-là tirer un peuple vers le haut? [...] On sait très bien, c'est pas du bas que passera cette exigence, c'est par le haut. Or, c'est le haut qui a renoncé à cette exigence.
Eric Zemmour : Mais vous avez tout à fait raison [...] Mais là nous sommes d'accord. 
Céline Pina : Sauf que les gens qui sont sur notre territoire aujourd'hui, la vraie question, vous savez très bien qu'il va bien falloir qu'on trouve des solutions ensemble. Donc soit on trouve les moyens de les amener vers ce qui pour moi est vraiment ce qu'est la France, c'est à dire cet universalisme et cette exigence, ou alors si on rentre...
Eric Zemmour : Dans quel monde vous vivez?
Céline Pina : Dans des logiques séparatistes
Eric Zemmour : Mais oui mais nous y sommes déjà. Non, mais dans quel monde vous vivez? Nous sommes déjà dans des logiques séparatistes.
Céline Pina : Honnêtement si on avait des hommes politiques qui étaient beaucoup plus fermes, qui étaient courageux et qui acceptaient, peut-être qu'on vivrait dix ans de tensions, mais je vous promets qu'on peut combattre tout cela [...] c'est la lâcheté qui rend puissant les islamistes
Céline Pina : Je suis d'accord c'est la lâcheté de la république [...] je pense que c'est trop tard, il y a la logique du nombre [...] elle rend la situation impossible, deuxièmement je pense que nous sommes dans des logiques séparatistes, déjà, c'est à dire qu'il y a des territoires qui sont devenus des enclaves étrangères, et vous le savez très bien, puisque que je connais un peu votre histoire, vous avez fuit Sarcelles, où mes grands-parents ont vécu, on a connu le même Sarcelles, aujourd'hui c'est devenu invivable, et vous le savez puisque vous le fuyez vous même, il y a des logiques séparatistes...
Céline Pina : Il y a des reconquêtes qui sont possibles...
Eric Zemmour : Ce sont des enclaves étrangères, on n'est plus en France, quand vous nous dites on peut ramener tout ça, non ! il faut prendre des mesures terribles pour à la fois arrêter les flux migratoires, renvoyer certains et essayer de franciser les autres, comme disait le général de Gaulle, ça aussi c'est un mot qu'on emploie plus.
Céline Pina : Pas forcément terribles. Si on ne sonde pas les cœurs et les reins, je vous rassure qu'aujourd'hui une des plus grandes puissances des islamistes c'est la lâcheté des politiques. Pourquoi? Parce que fait devenir islamiste n'est pas coûteux, vous donne du pouvoir...
Eric Zemmour : Ça vous avez raison...
Céline Pina : Vous donne de l'entre-gent...
Eric Zemmour : Parfait...
Céline Pina : Et vous protège. Si devenir islamiste commence à être coûteux et vous le payez cher, je peux vous garantir que l'influence dans les banlieues elle diminuera vitesse grand v.
Eric Zemmour : Je n'y crois pas.
Christine Kelly : Céline Pina, vous être d'accord avec Eric Zemmour sur l'offensive idéologique islamiste...
Céline Pina : Oui, tout à fait.
Christine Kelly : Vous êtes d'accord avec Eric Zemmour sur l'impuissance, on va dire, des pouvoirs politiques, pourquoi sur ces sujets est-ce que vous faites pas front commun, tous les deux?
Céline Pina : Moi en fait, j'ai pas... ce que je comprends pas en fait pour être tout à fait honnête, ce qui m'a vraiment beaucoup choqué, c'est l'opprobre auquel a à faire face Eric Zemmour, parce que j'estime que... je pense pas pareil que lui [...]  mais j'estime qu'il a tout à fait le droit de dire ce qu'il dit, je comprends pas cette haine et ces menaces qui tombent sur des gens uniquement parce qu'ils osent dire ce qu'ils pensent profondément. Alors qu'en face il y a des gens qui disent des horreurs, qui le théorisent, qui les transmettent à la jeunesse et que face à ceux-là, on se tait. Et ça ça me... là mon pays me fait mal qu'il se comporte comme ça.
Eric Zemmour : Je vous remercie beaucoup. Je vous remercie beaucoup. Maintenant je voudrais vous dire que il ne faut, d'ailleurs c'est vos amis du Printemps républicain qui font beaucoup ça, de mettre en opposition l'affrontement des identitaires, il n'y a pas d'affrontement des identitaires, mais on n'est pas pris dans une tenaille identitaire, selon vos propos. Il y a d'un côté [...] des salafistes qui ont réislamisé une grande population et des nombreuses enclaves en France et de l'autre côté il y a des gens comme vous et moi qui essayons de sauver une certaine idée de la France... 
Christine Kelly : Un front commun?
Eric Zemmour : Oui un front commun mais vous prenez...
Céline Pina : Moi je veux entraîner un maximum de gens avec moi... (Pina)
Christine Kelly : Pour sauver la France, la république?...
Céline Pina : Mais moi je veux qu'on le fasse tous ensemble.
Eric Zemmour : Je pense que notre désaccord c'est sur les moyens, je pense que la république est complètement déconsidérée, c'est à dire qu'elle s'est tellement galvaudée, elle a tellement été dévoyée, ce n'est plus un sujet.
Céline Pina : Sauf que sans la république, quelle offre politique on a?
Eric Zemmour : Mais la France, ma chère.
Christine Kelly : Merci...
Céline Pina : La France éternelle.

Source : Challenges

Photo : capture d'écran du Face-à-face du 4 décembre 2019. 

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