Aux antipodes de l'info
Au troisième coup de 19 heures, il apparaîtra.
Et avant même, depuis déjà des jours, son arrivée fait grand bruit (c'est un euphémisme, on devrait plutôt parler d'une « intense controverse » (L'Express) dans la bulle médiatique française hyper politiquement correct.
Il y a si peu de temps, il déclenchait une énième tempête en participant à une » indécente », une « intolérable » Convention de la droite organisée par des proches de Marion Maréchal qui lui valut, suite aux propos sur l'islam qu'il y a tenus, son éviction de RTL, l'ouverture d'une enquête à la demande du parquet de Paris pour « injures publiques » et « provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence », et la consternation et les reproches d'Eric Naulleau, son co-équipier hebdomadaire de Zemmour et Naulleau sur Paris-Première, reproches auxquelles Zemmour a répondu en disant à Naulleau : « « Tu diras ça au grand écrivain André Suarès qui comparaît dans les années 30 l’islam au nazisme. Tu diras ça à Paul Claudel qui comparaît l'islam au nazisme. Tu diras ça au grand spécialiste de l'islam Maxime Rodinson qui disait l’islam c’est le communisme avec Dieu. L'islam est une religion totalitaire qui prend en charge les individus, que ça te plaise ou non. J'ai le droit de le dire. On a le droit de critiquer une religion ».
Editorialiste, écrivain, Eric Zemmour débarque en prime-time à la télé ! C'est sur CNews, la chaîne info. Ses contempteurs font pester chaque soir entre 19 et 20 heures et maudire Vincent Boloré, patron du groupe Canal+, propriétaire de CNews. En voilà plus d'un, plus d'une que cela dérange. Pensez, une heure d'antenne quotidienne en « access » pour ce détraqué.
Alors, longue vie à « Face à l'info ». Autour de Christine Kelly, pendant la première demi-heure, quatre chroniqueurs, Eric Revel, Eric de Riedmatten, Marc Menant et donc Eric Zemmour auront un sujet de l'actualité à développer. Ensuite, ce sera un face à face » avec un invité.
Ainsi, le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi, Eric Zemmour teindra sa revanche (avant d'être évincé de RTL le 3 octobre dernier, il l'avait été renvoyé d'Itélé, l'ancien non de CNews, en décembre 2014).
Le troisième coup sonne... et le voilà, costume bleu sombre, chemise blanche, cravate bleue.
Le premier thème retenu est (bien sûr) la Turquie. Quant à l'invité de la seconde partie, il s'agit de Mohamed Sifaoui, journaliste et écrivain franco-algérien, spécialiste de l'islam politique, le débat devant porter sur l'islam, la République, le port du voile. « Il y a des sujets sur lesquels vous êtes proches, des sujets sur lesquels vous entendez, il y a des sujets qui vous opposent. On en parlera tout à l'heure... » commence Christine Kelly, immédiatement coupé par Sifaoui :
- Qu'est-ce qui vous laisse dire ça, pardon mais, qu'est-ce qui vous laisse dire qu'on aurait des sujets qui nous rassembleraient. Moi je pense, pardon, je vous coupe la parole...
- Allez-y, allez-y, allez-y, répond Christine Kelly, accommodante.
- On commence par une approximation, poursuit Sifaoui sans avoir encore une seule fois regarder Zemmour, moi je pense qu'il n'y a rien qui me rassemble à Eric Zemmour, et je tiens à le dire en préambule (là il regarde Zemmour pour la première fois). Je n'ai rien contre votre personne, j'ai un problème avec votre discours...
- Alors attention, justement, intervient Christine Kelly en brandissant un livre... vous avez sorti...
- Et... tente de poursuivre Sifaoui.
- Vous permettez? s'exclame Christine Kelly.
- Voilà. Ouais...
- Trois secondes, lance un peu sèchement Christine Kelly, on va effectivement commencer par exemple par ce livre que vous avez écrit en 2010, bon ça date, d'accord, effectivement, mais où vous avez écrit : « Eric Zemmour, une supercherie française », de quelle supercherie est-il le nom?
Le ton est donné. Plus personne, à part Eric Zemmour, ne sourit.
Les 5 premières minutes du Face à Face.
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