Vrais faux mineurs


Comme suite explicative à l'article d'hier.
En juin 2017 (rapport du Sénat), environ treize mille mineurs étrangers non-accompagnés (MNA) avaient été pris en charge sur le territoire français par les conseils départementaux. Aujourd'hui, ils seraient environ dix-sept mille en attente d’évaluation par les autorités (estimation de l’Ofpra, Office de protection des réfugiés et apatrides) et vingt mille seraient pris en charge par le Service de l’aide sociale à l’enfance (ASE) après évaluation de leur âge pour qu’ils soient formellement reconnus comme mineurs.
Cinquante mille mineurs étrangers non-accompagnés seraient présents sur le territoire français.
Etre mineur plutôt que majeur, pour un émigrant c'est nettement plus avantageux que d'être un majeur. On l'a vu hier, les départements prennent en charge les mineurs non accompagnés au titre de « la Protection de l’enfance ». L'enfance de gars grands et solides comme des gars de trente ans.
Pour savoir de quoi et de qui ont parle, voici une photo d'enfants MNA pris en charge par le département de l'Indre-et-Loire. Dans ce département, ils sont 450 MNA à être accueillis dans les différentes structures.
 
 

La plupart sont Guinéens, Maliens et Ivoiriens.
Ils sont un casse-tête pour les autorités. Ils n'ont pas de papier, donc pas d'identité et d'âge certains. Ils savant qu'être mineur non-accompagné leur donnera des droits et une « protection aux enfants » supplémentaires. Donc il faut mieux dire qu'on à quinze ans quand on en a dix-huit : être un vrai-faux mineurs. Favorisé par la loi française mais par un système de plus en plus dévoyé. De plus, des associations comme Médecins sans frontières les aident à se dépatouiller et se défendre. Par exemple les défendre contre les tests osseux qui permettent de savoir l'âge. La loi permet en effet de pratiquer des radios des os pour vérifier l’âge de ces enfants, « mais uniquement après autorisation d’un juge », explique l'association de défense qui les prend sous son aile. Il faut comprendre, se mettre un peu à leurs places : les examens qui permettent de trouver les âges réels sont traumatisant, ces enfants sont  « une démarche empreinte de neutralité et de bienveillance » (Human Rights Watch), et avec ces examens on « met en danger la sécurité des mineurs authentiques car le doute s’installe » (Valérie Boyer, Les Républicains, députée 1ere circonscription des Bouches-du-Rhône). 
Alors, si par malchance certains ont subi l'examen osseux et leurs âges véritables ainsi révélés, par exemple vingt-deux ans, vingt-cinq ans, les avocats de l'association sauront lancer une procédure d’appel adéquate qui aura toutes les chances de rendre caduc l'examen. De plus, en parallèle, dans les médias, aux journaux du 20 heures, on prendra bien le temps d'expliquer aux Français contribuables que tout ça, examens et recours, coûte cher, très cher. Et on profitera de l'occasion trop belle pour dénoncer les budgets ridicules alloués par les collectivités locales, départementales et nationales (car bien entendu elles sont arrosées de partout) pour l’accueil de ces... enfants de vingt-cinq ans et plus.
Alors oui, il y à gagner à contester le moindre test osseux qui a pu être fait et qui démontre que la personne n'est pas mineure.

Problème: la plupart sont expédiés au fur et à mesure dans des départements souvent débordés et incapables de les retenir lorsqu’ils repartent vers les métropoles.

Le rapport du Sénat français publié en 2017 estimait à 40% le nombre de jeunes adultes émigrés essayant de se faire passer pour des mineurs (moins de dix-huit ans). Quant aux chiffres, ils donnent le tournis aux élus départementaux (qui sont débordés) et travailleurs sociaux, conscients que par ailleurs les passeurs encouragent les jeunes hommes et jeunes femmes émigrants à se débarrasser de leurs papiers d'identités, ainsi, sans passeport et sans test osseux la chance et du côté de chacun d'eux.
 

 
Photo : des mineurs étrangers, hébergés par le conseil départemental à Langueux, attendent un bus pour se rendre à Saint-Brieuc © Ouest-France 2019 ; des « enfants » en Indre-et-Loire ; des émigrés non accompagnés photographiés pour Human Rights Watch le 3 octobre 2018, la légende en anglais écrit le mot « kids », ils font la queue devant le siège du Dispositif d'évaluation des mineurs isolés étrangers (DEMIE) à Paris afin d'obtenir une reconnaissance officielle de leur statut « d’enfants migrants non accompagnés ». © Anna Chaplin.

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