... autres phallus


Que peut-on encore écrire de nos jours? Tony Duvert pourrait-il publier aujourd'hui? Gallimard, La table Ronde, Stock ne vient-il pas d'arrêter la vente des livres de Gabriel Matzneff? Je devrais peut-être plutôt parler des grèves de poubelles qui débordent à Paris et à Marseille... Louer l'équipe du Missouri venue à bout de San Francisco (31-20) et qui succède au palmarès à New England : elle n'avait plus gagné de finale de NFL depuis 50 ans. La belle affaire ! Plus justement, plus socialement, dire le « Laissez-nous tranquilles ! » des avocats, infirmières, orthophonistes et stewards manifestant à Paris pour leurs retraites : plusieurs milliers de manifestants ont défilé hier après-midi contre la réforme des retraites que veut imposer le gouvernement mais qu'ils jugent injuste pour leurs professions libérales. Je devrais surtout écrire sur une « attaque au couteau » par un combattant djihadiste de l'Etat islamique (avant-hier à Londres), sur la Syrie où des combats d'une violence inédite ont opposé hier soldats turcs et syriens dans le nord-ouest, faisant plus de vingt morts (l'une des plus graves confrontations entre les deux camps dans le pays en guerre). Ou me demander, finalement, que choisir entre un virus chinois pas très marrant qui semble vouloir conquérir toute la planète et deux nanas super gaulées, une américaine et une colombienne, au Super Bowl avant-hier à Miami.
- Et cette affaire de sexe dans le patinage?
- Mais là, maintenant j'ai piscine. 
- Dites-nous !
- Il s'agirait de « saloperies dans un dortoir lors des stages dans un club d'entraînement » survenues en 1997, 1999. Mais pas seulement. Désolé, j'ai piscine.
Odeur de clore. Maître-nageur, portes de cabine entr'ouvertes... des fillettes à la poitrine naissante, des garçons tout aussi jeunes, onze ans, des regards à l'insu sur une paire de petites fesses... sans le vouloir ou en voulant, en le cherchant... juste pour se rincer l'œil ou vouloir plus. En août 2017, un entraîneur de natation du club de Clamart (Hauts-de-Seine), Mathieu D., fut inculpé dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour « agressions sexuelles sur mineur de moins de quinze ans et par personne ayant autorité ». Des faits, s'ils étaient avérés, commis entre 2003 et 2014. Suite à la plainte déposée en janvier 2017 par un adolescent licencié du club que l'entraîneur Mathieu D. aurait harcelé, mené à la baguette et jusqu'à sa braguette, les policiers enquêteurs découvrirent que cet entraîneur, quarante ans, avait fait de l'adolescent plaintif son souffre-douleur au sein d'un groupe de nageurs licenciés qu'il avait constitué, le « groupe Elite », composé d'une quinzaine de garçons inscrits en compétition. L'adolescent, surnommé Ribéry parce que « moche et con » par un Mathieu se chauffant à le dévaloriser, l'humilier par des vexations et des affronts devant son groupe Elite en maillot de bain, l'adolescent servait ensuite à décharger le désir sexuel de Mathieu monté au plus haut degré, paroxysme total - des plus aigus - de sa sensation de puissance absolue sur son souffre-douleur, sa lopette, son objet sexuel dans son club mais aussi à l'occasion de déplacement au Plessis-Robinson, à Aix-les-Bains et Saint-Raphaël. De 2003 à 2014... pendant près de onze ans... C'est presque pas croyable. Une telle soumission est-elle possible? Posséder à ce point un jeune garçon ! Une fois l'information judiciaire ouverte, le club de Clamart a renvoyé Mathieu D. sans prendre aucune sanction disciplinaire contre lui, se séparant de lui juste par une procédure de rupture conventionnelle : « la présomption d'innocence existe », a justifié le coordinateur technique du club. Des complices au sein du club? L'époque est tellement devenue celle du soupçon...
Aucun sport n'est en reste, pas même le foot ! Rien qu'en ce début d'année, un père de famille de quarante-six ans est poursuivi pour « viols, tentative de viols, agressions sexuelles et corruption de mineurs » sur des joueurs du FC Magnanvillle (Yvelines) qu'il a entraîné. Cinq garçons âgées de quatorze à seize ans ont été recensées pour des faits qui remonteraient à 2016 et 2017. Ce père et entraîneur de foot a été placé en détention. 
- Votre gamin de douze est dans un club de foot? 
- Depuis ses six ans ! Il adore son entraîneur.
- Ok, donc tout va bien. Parce vous savez, autrefois, les entraîneurs, imbibés de domination masculine et de bon sens patriarcal, laissaient aller facilement leurs... pulsions tolérées, enfin, non-dites : ils ne faisaient pas des « victimes », les gosses n'en disaient rien, mais vous savez, peut-être que votre gamin encourt les plus grands dangers, même son père peut-être... avec tous ces salauds de mâles que #MeToo révèle, vingt ans, trente ans après les pires horreurs.
Novembre 2017, l'attaquant brésilien Robinho n'a-t-il pas été condamné en Italie à neuf ans de prison pour sa participation en janvier 2013 au viol collectif d'une jeune femme albanaise? En 2007, une douzaine de joueurs du FC Thoune - un douzaine - ont été condamnés pour avoir abusé d'une fan mineure : une douzaine ! Ils sont jeunes, souvent beaux, à la mode et sûrs d'eux, très sollicités par les filles... faire son marché devient si facile... elles attendant dans les halls d'hôtel et les faire monter dans les chambres n'est pas difficile tant elles sont jeunes et impressionnées...
 
Qui provoque? Qui veut bien? Qui transgresse? Une longue histoire depuis l'aube des temps. Dans le temps on se gênait moins, et même, on ne se gênait pas, et puis, d'autres savaient mieux se cacher que d'autres. Ce n'était même pas subversif, on était formé dans le culte de la virilité, on profitait d'un contexte, favorable dont il fallait être conscient. Une fille mineure qui couchait n'allait pas vendre sa nuit sexuelle avec un joueur célèbre à un journaliste. Le modèle patriarcal traditionnel réglait toute chose, l'épouse déchargeait son homme des soucis du foyer, l'amusement était ailleurs. Une petite poupée de nièce, son petit frère, une salle de bains où on est surpris en train de se branler. Des yeux d'ange. L'enfant qui ne referme pas la porte... éberlué, amusé, on se sait jamais trop... et la queue qui ne débande pas... si tu viens la toucher, tu verras comme c'est doux et chaud... sa bouche bée, aussi ronde que ses yeux écarquillés... Cela se faisait, maintenant on appelle cela « viol », le grand frère sur son cadet, pendant des années, la gamine du voisin, un petit cireur de chaussure, fallait juste avoir le bol de pas se faire prendre sur coup : aucun gosse n'allait pleurer ensuite dans les jupes de sa mère. Au dix-neuvième siècle, les gosses dès leurs six ans travaillaient dans les fabriques, les ateliers, dans les usines. Qui se gênait? Entre deux rempaillages de chaises, on disait au gosse, monte au grenier voir si y a encore de la corde danoise, et on le suivait en matant son petit derrière dans l'escalier. On ne lui donnait même pas un bonbon, c'était comme ça, on refoulait rien. Mais aujourd'hui, on colle vingt ans de taule parce que on appelle ça des « saloperies ». On peut pas tous être ouvriers au Maroc, plombiers en Turquie, vendeur de bonbons en Inde, plâtrier au Cap-Vert, tisseur à Pakistan, à piquer des fillettes et des garçons au visage même pas débarbouillé. On n'a pas envie d'aller en taule, on détourne la tête, pendant que des Maliens immigrés, des Burkinabés et des Nord-africains piquent, piquent à notre place, à la piscine, au cinéma, ils les abordent dans les bus, pensent bien à ça, font bien ça, les entraînent dans les buissons des jardins publics, petites fesses piquées, petite chatte... piquer, piquer, piquer. Pour eux, on dit rien, on va pas les stigmatiser, on ferme les yeux, on applique la complaisance d'antan qui nous épargnait si bien ; fini la mystique de la transgression, bonjour la mystique du « migrant » qu'il ne faut pas montrer du doigt. Donc, on le laisse faire, à bas bruit, comme on a laissé faire jadis Gabriel Matzneff. La littérature gagnera-t-elle au change? Ne prévenons pas les parents du sens aigu qu'a le « migrant » musulman de sa culture, sa religion, ses mœurs, ses habitudes 100% pétris de domination masculine et de bon sens patriarcal, laissons lui l'apanage de ce que l'on tue en nous, la virilité, ses avantages, que dis-je? ses prérogatives : la virilité des musulmans n'est pas un mal, on lui offre le monopole, la fière phallocratie est son lot, ce transfert se développe insidieusement et l'on somme le mâle blanc assigné sexiste de n'en signaler aucun symptôme qui permettrait de le repérer avant qu'il ne devienne irréversible.
Une débauche sans limite est peut-être à venir. Elle a déjà commencé dans le foot professionnel depuis pas mal d'années. Les dépravations de l'un, la sextape de l'autre, des rapports entre football et milieu de la pornographie pas trop clairs, une Zahia mineure : des cas que la gente féminine, pourtant en mode dénonce ton mâle sexiste, ne condamne pas ; pour certains joueurs leur virilité est loisir, détente, amusement, récréation, quand pour d'autres, la même est criminelle.
- Et cette affaire dans le patinage?
- Plusieurs affaires... Un jeune champion d'Europe 2019, médaillé de bronze aux Mondiaux de Milan en 2018, vingt-huit ans, Français, aurait envoyé il y a deux ans des photos de son sexe à une adolescente de treize ans via Instagram. Ils s'entraînaient dans la même patinoire aux Etats-Unis, en Floride. Ce serait l'entraîneur de la gamine qui lui aurait dit de solliciter le jeune, sexy et célèbre patineur. En retour, le champion aurait envoyé des photos de son pénis en érection. L'ado aurait été choquée, aurait menacé de porter plainte ! L'entraîneur lui aurait répondu : « tu es une jolie fille et les hommes ont des besoins ». Et il aurait ajouté, « si tu ébruites ça, tu seras attaquée sur les réseaux sociaux ». Mais on parle surtout d'une autre histoire  : une ancienne patineuse accuse son ex-entraîneur de l'avoir forcée à coucher quand elle avait quinze ans, mais sans qu'elle soit capable de fournir un témoignage direct de viol ou d'attouchement sexuel. Pourtant elle affirme : « Il profitait de venir dans la nuit quand je dormais avec mes peluches ». Là, il ne s'agit plus d'une photo trop raide à accepter ! « Il me réveillait avec sa lampe torche ». 
Cela serait arrivé pas mal de fois : durant deux ans. Elle était stagiaire du club de son entraîneur et elle dormait sur place dans un dortoir quand elle venait faire ses stages. Quinze ans... pendant deux ans à la merci des pulsions sexuelles de son entraîneur sans qu'elle se révolte ou le dénonce... « Comment l'expliquer à mes parents? Je ne pouvais même pas y penser. Comment expliquer une chose pareille, si horrible et si dégoûtante. Ça m'était impossible, je me suis terrée dans ce silence, avec mon mal-être. Et ça recommençait ». Si dégoutante soit cette chose subie une première fois lors d'un stage quand elle venait d'avoir quinze ans, elle ne l'a pas empêchée de revenir pour d'autres stages de plusieurs jours et semaines pendant les deux années suivantes, et pourtant « ça recommençait », « ça recommençait ».

Tout est prêt. Dénonce ton mâle blanc, #BalanceTonPorc après vingt ans, trente ans, fut-il cinéaste international, fut-il duc : viols, incestes, la vague est là, elle doit emporter tous ces coupables... Mais laisse tranquille le footballeur musulman d'aujourd'hui (il ne cherche que massage et relaxation), laisse tranquille le « migrant » d'aujourd'hui, venu seul (par vagues de milliers et de milliers de jeunes hommes seuls arrivant en Zodiac sur les côtes européennes de la Méditerranée), il est là, il est jeune, isolé, il n'a pas de consolatrice, et toi tu n'as pas de #BalanceTonMigrant, il le sait, ce serait xénophobe, raciste, alors laisse ce jeune mâle sans gazelle se réconforter selon sa morale et faire à sa guise avec ton gamin, ton ado, ta petite princesse : ton enfant. Il ne le violera pas, il se délassera, se distraira. Lui et les milliers de milliers d'autres vivent avec leurs règles, leurs codes, à leur gré, à leur fantaisie. Us et coutumes, ils piquent à leur goût, à leur volonté, ils saisissent : ils sont là et ils se servent. Ton enfant, toi qui n'a jamais osé le désirer du regard, ni même t'en autoriser la pensée ne serait-ce qu'un instant (jamais tu ne t'es vu te glisser nu sous sa couette contre son corps nu), eux, jeunes musulmans esseulés, mâles nerveux et puissants, s'en octroient l'usage par tradition et devant lui se tripotent à la braguette, sans tes états d'âme, l'ouvrent et d'un geste doux de la main l'appellent à la joie du phallus, sûrs de justifier leur impérieuse et intarissable virilité dans ses droits.
 

Photo : un garçon à la piscine, un groupe d'émigrés arrivant en Zodiac sur les côtes européennes de la Méditerranée.
 
d'un doux signe de la main 

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