A l'issue d'une année de politique anti-immigration et anti-ONG de l'ancien ministre de l'intérieur Matteo Salvini, les chiffres des arrivées dans la péninsule ont spectaculairement reculé. Une baisse de 50 % depuis 2018 et de 90 % par rapport à 2017.
Foutre diable ! Le journal présente là les chiffres du ministère de l'Intérieur italien, tenu par Luciana Lamorgese depuis le départ de Salvini.
- 11 439 arrivées en 2019, soit 50,72 % de moins qu'en 2018.
Soit moins 90,38 % par rapport à 2017 (118 914 émigrés avaient débarqué en 2017 sur le sol italien).
La baisse serait également remarquable concernant les mineurs non accompagnés (sic) :
- 1 618 cette année, soit environ 1 000 de moins qu'en 2018 et environ 14 000 de moins qu'en 2017.
« Ces chiffres, écrit le journaliste français (Olivier Tosseri in
Les Echos) démentent la persistance de la crise migratoire, que continue de dénoncer Matteo Salvini, le chef de la Ligue, critiquant le laxisme de Luciana Lamorgese ». Salvini, qui avait par deux fois en août signé des décrets interdisant aux navires Eleonore et Mare Jonio de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes, accuse effectivement le gouvernement MS5 et PD d'être celui des « débarquements de
migrants (sic) ». C'est pour cela que j'ai commencé mon propos en rappelant que dès son départ du ministère de l'Intérieur, les navires ont pu déverser leurs cueillettes sur le sol italien, bien que, nouveau rappel, 11% seulement des Italiens voulaient un changement de la politique d'immigration de Salvini (« les Italiens ont approuvé dans leur très grande majorité sa politique de fermeture des ports aux navires des ONG secourant des
migrants (sic) en Méditerranée », a tout de même l'honnêteté d'écrire le journaliste français. Avant d'aussitôt ajouter, des fois qu'on l'accuse de rompre la bien-pensance obligatoire :
Malgré la signature à Malte en septembre dernier d'un accord avec plusieurs pays de l'UE (dont la France et l'Allemagne), qui prévoit la répartition automatique des migrants (sic) débarquant à Malte ou en Italie, l'opinion publique italienne continue à croire à la persistance de la crise migratoire : 34 % des Italiens la citent comme l'un des principaux problèmes du pays. Les immigrés ne représentent néanmoins que 7 % de sa population, 9 % en incluant les ressortissants d'autres pays de l'Union européenne. Des proportions que seulement 28 % des Italiens connaissent. Un tiers des sondés n'en a aucune idée, tandis que le dernier tiers estime que les étrangers constituent 30 % de la population de la péninsule. L'Italie est ainsi le pays où l'écart entre la réalité du phénomène migratoire et sa perception est le plus grand en Europe.
Voilà, voilà, les Italiens sont des ignares.
Fin novembre 2018, en tant que ministre de l'Intérieur, Salvini avait fait voté par le Parlement un « décret immigration et sécurité » afin de donner « plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, plus de contrôles aux frontières, plus d'hommes pour arrêter les mafieux » (dixit Salvini). Grâce à ce décret, le ministre de l'Intérieur pouvait confisquer les bateaux des ONG et imposer à leurs commandants des amendes pouvant atteindre le million d'euro. Par ailleurs, les possibilités d'écoutes téléphoniques et de recours afin de lutter contre toute forme de complicité à l'immigration clandestine étaient étendues. Ce décret avait reçu l'assentiment de la population dans les sondages.
Mais ce n'est pas ce qui intéresse le plus notre journaliste. Il préfère que son lecteur mémorise autre chose en tirant une autre sonnette d'alarme.
Plus inquiétant que le nombre d'immigrés (sic) qui a fortement baissé, celui des émigrés n'a cessé de progresser ces dernières années dans un contexte de crise démographique s'accentuant. [...] au cours de la dernière décennie, 816 000 Italiens ont quitté leur pays pour chercher un avenir meilleur.
De là à me mettre en tête, insidieusement, que c'est une bonne chose que des immigrés (étrangement là il n'emploie pas le mot « migrants », c'est à noter) arrivent pour les remplacer et faire tourner le pays, il n'y a pas un pas.
Ils étaient 117 000 en 2018 avec une moyenne d'âge de 33 ans pour les hommes et de 30 ans pour les femmes, 53 % d'entre eux étant titulaire d'un diplôme d'études supérieures.
Ha ! les forces vives qui foutent le camp... quelle tristesse ! quel malheur pour l'Italie ! Mais c'est un bonheur indiscutable pour les pays que quittent des milliers, des centaines de milliers de « migrants » africains.
Ces émigrants (sic) proviennent avant tout de Lombardie et de Vénétie, suivies par la Sicile. Cet exode des forces vives (sic) du pays concerne désormais également ses régions les plus riches et les plus dynamiques. Un risque pour son avenir qui ne figure pourtant pas parmi les priorités de son gouvernement, ni parmi les principales préoccupations de ses habitants.
Quels imbéciles, ces Italiens ! Et le lecteur embobiné par ce tour de passe-passe ne réfléchit plus, oublie que le journaliste n'a pas dit qui sont ces émigrés. Des Norvégiens, des Suédois? Il faut chercher, fouiller... persister pour trouver deux lignes dans
L'Express : « les
migrants (sic) arrivés en 2019 sont d'abord des Tunisiens (2 654), puis des Pakistanais (1 180) et des Ivoiriens (1 135). On n'en saura pas plus. Mais tout de même : 11 439 - 2 654 - 1 180 - 1 135 = 6 470. On me dit pour 4 969 et pour 6 470, soit bien plus que la moitié des 11 439... sûrement des « migrants » Finlandais.
Un émigrant n'est pas un migrant, qui n'est pas un émigré, pas plus qu'un immigrant ou un immigré (ne vous inquiétez pas, c'est fait pour vous paumer, que vous ne vous y retrouviez pas). Le migrant est à part. Pour vous paumer encore un peu plus on l'associera au réfugié. L'exode des migrants africains n'est pas un malheur pour leurs pays respectifs, les migrants fuient (verbe fuir, nom et adjectif fuyard) pour échapper à la guerre, à la pauvreté... échappés, ils viennent se réfugier. C'est une nécessité pour eux, et une chance pour nous, pour nos pays européens qui, à l'instar de l'Italie, sans eux, les migrants, se dépeupleraient. Si vous pensez autre chose... voyez des fuyards plutôt que des... Des déserteurs?
Définitions (Le Robert) :
Emigrer : q
uitter son pays pour aller s'établir dans un autre, momentanément ou définitivement ; s'expatrier ; émigré.Emigrant : nom et adjectif, personne qui émigre.
Emigré : nom et adjectif, personne qui s'est expatriée ; travailleur émigré.
Immigrer : entrer dans un pays étranger pour s'y établir ; immigrer aux Etats-Unis.
Immigrant : nom et adjectif, personne qui immigre dans un pays ou qui y a immigré récemment.
Immigré : nom et adjectif, qui est venu de l'étranger, par rapport au pays qui l'accueille ; les travailleurs immigrés. Définition perso :
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