Seize ans, originaires de l'Essonne, ils sont accusés d'avoir commis un viol : un viol filmé et diffusé en direct sur Snapchat. La folie continue.
Dans une cage d'escalier à Morsang-sur-Orge dans l'Essonne. La fille est mineure, seize ans elle aussi. Les deux garçons ont été interpellés. Le titre du Point n'est pas tant le viol, mais sa diffusion : « Viol diffusé sur les réseaux sociaux : deux adolescents mis en examen et incarcérés ». En fait c'est un « package », c'est la mode. Et la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, est indignée, a dénoncé une « vidéo abjecte ». La routine... « Ce sont des adolescents mais cela n'excuse rien ». Ils ont seize ans, donc sexuellement majeurs. Va-t-on nous dire, comme pour les émigrés mineurs isolés, que ce sont des enfants? Les faits se sont déroulés avant-hier. La vidéo s'est ensuite retrouvée sur Twitter et de nombreux internautes ont signalés sa diffusion à la Police nationale par le biais de la plateforme Pharos (plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements).
Hier soir, un des deux garçons s'est de lui-même présenté au commissariat de Juvisy et a reconnu le viol et cette nuit son complice a été interpellé. Après leurs gardes à vue, les deux sont inculpés (dimanche soir) pour viol en réunion et enregistrement et diffusion d'images violentes et dégradantes. « Le respect des femmes doit s'appliquer à tous les âges et à tous les territoires de la République », a déclaré la secrétaire Chiappa. De quoi parle-t-elle? Quels territoires? C'est quoi cette mode de parler « des territoires »? Je ne connais qu'un territoire, le territoire français. En revanche, elle a mis en cause le réseau social Twitter. « Dès que j'en ai eu connaissance, j'ai immédiatement contacté Twitter pour qu'il la retire », a-t-elle expliqué. « Mais des copies circulent encore. Ce réseau social n'est pas а la hauteur, les criminels le savent, voilà pourquoi ils s'en servent ». Et ils savent que Twitter ne modère pas, n'a pas de personnes physiques pour empêcher la publication de telles vidéos (un viol est un crime), seuls des algorithmes modèrent ce qui est publié. « Force est de constater que le respect des lois et la sécurité des internautes n'est pas leur priorité », a admis Chiappa en parlant de Twitter. Ne peut-on, pour le moins, condamner lourdement les personnes qui retwittent la vidéo d'un viol? En même temps que j'écris cela, je me dis : mais dans quel monde vivons-nous? Quel monde avons-nous laissé advenir? On viole et on passe le film sur internet. C'est dire le sentiment d'impunité, même pas, la liberté sauvage qui est naturelle chez ces garçons. Sur quel territoire? La fille violée est de Grigny. Les violeurs de Morsang-sur-Orge. Trois kilomètres. Deux villes fortement urbanisées. Et que faut-il avoir dans la tête pour retwitter la vidéo d'un viol? Pour la « liker »? En faire, comme on dit, une vidéo « virale »? On ne peut pas dire que les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans comme des bons musulmans qui osent et qu'il faut donner aux musulmans en France le choix entre l'islam et la France, sans être condamné, même en appel, pour « incitation à la haine ou à la violence » mais peut publier une vidéo de viol, aimer cela et la retwitter. On peut même, et cela a été le cas plusieurs fois, écrire en commentaire à la vidéo : « cette jeune fille n'a pas été violée car elle ne se débat pas ».
Selon Le Parisien, sur la vidéo on entend :
« l'un des protagonistes parler de "G2"dans la vidéo, en référence à Grigny. La jeune victime (sic), terrifiée, est copieusement insultée et menacée. On y entend un de ses agresseurs dire :
- Le revers que je vais te mettre. Y'a une équipe qui arrive là. Nous, on est les plus gentils. Tu vas caner.
Selon une autre source, RT France, on entend « dans la bouche d'un des protagonistes à la peau noire » :
- Le Coran de la Mecque [si tu] cries, tu vas voir le revers que je vais
te mettre [...] Depuis tout à l'heure on te dit de monter » [...]. C'est mieux que tu cogites dans ta tête, montes en haut "chacal" [...] Là on est que deux [mais] il y a une équipe qui arrive, nous on est les plus gentils, ceux qui vont arriver, tu vas regretter [...] La vie de ma mère tu ressors pas, j'crois que tu vas caner.
C'est alors qu'un des deux protagonistes passe à l'acte, demandant à son complice la ville de sa victime.
- Elle habite à G2 ou à Grigny?
Puis, pendant la scène de viol, on entend :
- Tenez les mecs.
Rapidement révélée à travers des outils liés à l'application Snapchat, l'identité présumée des deux auteurs de la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux et massivement relayée. De nombreux internautes ont ainsi mis en avant les profils de deux jeunes dont un certain Ali F. surnommé "La sauvagerie" et Daouda B. Certains commentateurs expliquent même avoir retrouvé les deux complices dans la foulée et avoir « réglé ça », raconte par exemple sur Snapchat un certain Bassth69, présenté par des internautes comme « un grand du quartier » :
- On est parti les voir, on les a n***** au début, on a pris la vidéo, on a vu leurs darons [parents], on leur a montré la vidéo. Là, la meuf est entrain de gérer ça avec la famille et la police.
Preuve de la viralité de cet évènement, plusieurs mots-dièse s'y référant figuraient sur Twitter parmi les plus partagés de France : #JaiÉtéUnVioleur, #JaiÉtéViolée, #JaiEteViolee.
D'un point de vue strictement journalistique, autrement dit le métier d'informer le
lecteur le plus complètement possible, cela fait une différence. Qui croire?
Pourquoi Le Point et Le Parisien n'informent-ils pas de la couleur de peau des violeurs visible sur la vidéo? La vérité c'est qu'à part RT France personne, j'ai bien cherché, aucun journal, aucune télé ne le dit. Peur d'un procès pour « incitation à la haine raciale »? Au fait, quelle couleur de peau a la jeune fille violée?
Mis à jour le lundi 23 décembre 2019.
Photo : une cage d'escalier d'un immeuble de la cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne) en juillet 2002.
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