Le bloc-notes [12]
Mange du cochon, fais la bise aux femmes
Lundi 7 octobre
Attentas, France : combien de vies?
Depuis les tueries commises à Toulouse et à Montauban par Mohammed Merah en avril 2012 à l’attaque de la préfecture de police de Paris la semaine dernière, dix-huit attentats islamistes mortels ont eu lieu en France et ont causé la mort de 263 personnes, à ces morts il faut ajouter des centaines de blessés. Attaque à Charlie Hebdo, le « 13 novembre », Nice et le camion écrasant la foule, l’égorgement du père Hamel, l’assassinat de deux policiers à Magnanville... Sur les 263 morts, 217 ont été tuées lors de deux attentats seulement, soit les pus marquants : celui du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis qui a fait 131 morts, 413 blessés, et celui du 14 juillet 2016 à Nice, 86 morts et 458 blessés).
Le policier stagiaire de 24 ans veut rester anonyme : il sera décoré à une date non précisée
Le jeune homme gardien de la paix stagiaire qui a neutralisé le tueur islamiste de la préfecture de police de Paris refuse de sortir de l'anonymat. Mais il va connaître un moment de gloire en recevant la Légion d'honneur. La Présidence de la république l'a annoncé aujourd'hui, mais sans donner de date, à la demande expresse du jeune policier stagiaire lui-même qui, veut bien recevoir cette décoration mais « à une date ultérieure », pas demain mardi, jour d'hommage qui sera rendu aux quatre victimes de la tuerie à la Préfecture de police par une cérémonie présidée par la Président de la république.
Selon la préfecture de police, « le jeune policier n'était affecté à la préfecture de police de Paris que depuis quelques jours quand, jeudi, il est tombé nez à nez avec Mickaël Harpon, agent administratif en charge de l'informatique à la Direction du renseignement qui venait de tuer quatre policiers. Il a alors effectué à haute voix les indispensables sommations. Puis, après avoir déverrouillé la sûreté manuelle, le fonctionnaire a appuyé sur la détente d'un HK G36, un fusil d'assaut dont l'utilisation nécessite une habilitation spécifique. Il a tiré au coup par coup, faisant preuve d'un sang-froid exemplaire ».
Syrie : Donald Trump laisse tomber brutalement les Kurdes
Les forces militaires américaines vont quitter la Syrie, Donald Trump l'a annoncé hier soir. Voilà qui va laisser le champ libre au président turc Recep Tayyip Erdoğan pour une offensive contre les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). Les Etats-Unis se sont pourtant appuyés sur ces unités kurdes qui se battent depuis plusieurs années contre l'Etat islamique en Syrie. Le retrait ordonné par Trump aurait déjà commencé à Ras Al-Aïn et Tal Abyad (aux abords de la frontière turco-syrienne), selon l'Observatoire syrien des Droits de l'homme. Tuer le plus de Kurdes possible, c'est bien le but de Erdoğan mais il entend aussi créer une « zone de sécurité » séparant les forces kurdes et la frontière turque. Une zone de sécurité, ou zone tampon, sur laquelle Trump et Erdoğan se sont mis d'accord en août. Mais depuis, rien n'avait évolué vers la réalisation effective... Recep Tayyip Erdoğan s'est dit tout dernièrement « à bout de patience » et un simple coup de téléphone entre les deux présidents, aura apparemment suffi à ce que les troupes américaines se retirent la frontière turco-syrienne.
Fais-toi petit, ne va pas égorger ton voisin
Mardi 8 octobre
Ils s'appelaient, ils s'appelaient...
Poignardés à mort, ils s'appelaient :
- Aurélia Trifiro, 39 ans, gardienne de la paix depuis dix-sept ans, mère de deux fils ;
- Anthony Lancelot, 38 ans, gardine de la paix depuis onze ans, père de deux fils ;
- Damien Ernest, 50 ans, policier depuis vingt-deux ans, père de deux filles ;
- Brice Le Mescam, 38 ans, policier depuis six ans.
Le tueur, qui travaillait au sein de la Direction des renseignements de la Préfecture de police (DRPP) depuis 2003, s'était marié en 2014 et ce mariage, de l'aveu du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, n'a pas donné lieu à un nouveau contrôle de son habilitation défense au sein de la DRPP, un nouveau contrôle qui aurait pourtant dû avoir lieu systématiquement. Il s'agit donc là d'un dysfonctionnement car dès qu'il y a un changement dans l'environnement de la personne, dans sa famille, donc pour l'arrivée d'un conjoint, il y a un nouveau contrôle.
Personne, aucun service, ne se sont rendus compte de la radicalisation de cet homme, même suite au « signalement informel », en juillet 2015, quand il a dit à deux collègues au sujet de l'attentat de Charlie Hebdo : « c'est bien fait ».
« Il semble, d'après les éléments dont me fait part la directrice du Renseignement de la Préfecture de police, que ce témoignage n'a pas été formalisé et n'est pas parvenu au bon niveau hiérarchique. [...] Si c'est le cas, c'est un dysfonctionnement sérieux, c'est une faille grave [...] L'information n'a pas franchi le pas qui permettait de déclencher ce qui aurait dû être déclenché », a estimé le ministre.
Mercredi 9 octobre
Trump : volte-face?
Les troupes militaires américaines ne vont pas quitter la Syrie, elles vont juste être déplacées. Ne sont concernés que seulement cinquante à cent soldats, et non pas la totalité des militaires américains présents à la frontière syrienne. « Un rétropédalage dans les règles de l'art, que le président américain maîtrise à la perfection », écrit Le Parisien. « Car depuis le début de sa présidence, Donald Trump a habitué la communauté internationale à ce genre de revirements. Dès 2017, alors qu'il vient d'être élu, le président américain donne un exemple de sa politique de la girouette : après des mois d'escalade des tensions avec la Corée du Nord, des menaces et des propos méprisants envers Kim Jong-Un... Donald Trump finit par accepter de rencontrer le leader nord-coréen seulement quelques mois plus tard. »
La Turquie lance son offensive contre les Kurdes
Milieu d'après-midi, le président Recep Tayyip Erdoğan annonce le début d’une opération militaire des forces turques dans le nord-est de la Syrie. Nom de code : Opération Source de Paix. Erdoğan veut déloger les combattants kurdes qui mènent aux côtés de la coalition occidentale une véritable guerre contre les soldats de l'État islamique, mais à ses yeux, en bon soutien des frères musulmans qu'il est, les Kurdes sont de terroristes, et non pas les djihadistes l'Etat islamique (il s'est montré à la télévision turque en août 2013, en pleurs à l'écoute de la lettre que Mohamed el-Beltagi, un ancien député égyptien des Frères musulmans, adressait à sa fille Asma, dix-sept ans, morte une semaine auparavant au Caire lors de l'assaut ordonné par Abdel Fattah al-Sissi contre les manifestants pro Mohamed Morsi, président égyptien renversé par l'armée le 3 juillet 2013).
Jeudi 10 octobre
Les Kurdes, les Turcs et Donald Trump
Erdoğan continue son offensive en Syrie contre les combattants kurdes, nos alliées dans la lutte contre l'Etat islamique. Une offensive qui fait peur à beaucoup de pays. Donald Trump a évoqué aujourd'hui la possibilité d'une médiation américaine. « Nous avons l'un des trois choix suivants : envoyer des milliers de soldats pour gagner militairement, frapper la Turquie très dur financièrement et avec des sanctions (il faut rappeler que les Etats-Unis sont un allié historique de la Turquie, qui fait partie de l'Otan), et jouer les médiateurs en vue d'un accord entre la Turquie et les Kurdes », a écrit le président américain sur Twitter.
Vingt-quatre heures après le début de l'offensive décidée par le sympathisant islamique Erdoğan, il y aurait déjà plus de plus de soixante mille personnes évacuées de la zone concernée.
« Les Kurdes se battent pour leur terre, il faut que vous compreniez », a déclaré aussi Donald Trump. Un renversement d'alliance contre la Turquie? « Nous avons dépensé énormément d'argent pour aider les Kurdes, que ce soit en munitions, en armes, ou en argent ». [Mais] « par exemple, ils ne nous ont pas aidés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne nous ont pas aidés en Normandie ».
Macron, c'est un petit joueur !
Coucou, c'est François Fillon, non, non, je ne reviens pas, c'est juste un entretien comme ça, à la Radio Télévision Suisse (RTS), je suis bel et bien retiré de la vie politique.
Il y parle de la mort de Jacques Chirac, de l'état de son camp, la droite, en France, des gilets jaunes... De ces derniers, il dit que ce n'est « pas grand chose », avant d'expliquer : « Quand j'étais ministre des Affaires sociales, j'ai fait une réforme des retraites, j'ai mis deux millions et demi de personnes dans la rue... Macron, avec au maximum 150 ou 180 000 personnes dans toute la France à manifester, c'est un petit joueur à côté ».
Vendredi 11 octobre
Nous vous enverrons 3,6 millions de migrants
La France, l'union européenne, l'Occident (sans l'Allemagne) voient d'un mauvais œil « l'invasion » du nord-est de la Syrie par Erdoğan, qui réplique : « Ô Union européenne, reprenez-vous, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants ». De quoi submerger la Grèce en un premier temps, avant la Balkans et toute l'Europe. Odieux chantage : soutenez-moi ou je ais votre malheur. Nous avons osé quelques critiques mesurées, très mesurées (d'aucuns disent que nous avons « vivement critiqué »)... et face à une telle menace de submersion, on rentre très vite à la niche. « Vous n'avez jamais été sincères. A présent vous dites que vous allez bloquer trois milliards d'euros [argent promis à la Turquie dans le cadre d'un accord migratoire avec la commission union-européenne]. Avez-vous jamais respecté une promesse qui nous a été faite? Non. Avec l'aide de Dieu [Allah], nous poursuivrons notre chemin, mais nous ouvrirons les portes ».
Dimanche 13 octobre
Pologne : élections législatives
Le parti conservateurs Droit et Justice, le PiS, avait gagné en 2015 avec 37,58% des voix, il gagne aujourd'hui avec 43,59% des voix : il réalise ainsi le meilleur score jamais obtenu par un parti lors des législatives depuis la tenue d’élections libres en 1991. Par le système électoral proportionnel (méthode d’Hondt) le PiS aura donc 51% des sièges de la Diète, la Chambre basse (239 sièges à la Chambre basse sur 460) et 48% des sièges du Sénat. La participation est supérieure à 60% : la presse commente « la révolution nationale polonaise pourra continuer, sans complexe » (Le Temps). « Le PiS a gagné la Pologne » (Rzeczpospolita), « Le PiS toujours puissant » (Gazeta Wyborcza), « Victoire ! » (Gazeta Polska Codziennie), « c’était l’élection la plus importante depuis le vote semi-libre de 1989, et d’ailleurs la participation a été la plus haute depuis ce premier vote, avec 61% . Beaucoup de Polonais craignent que la démocratie soit menacée » (New York Times).
La principale formation d'opposition, la Coalition civique (KO, centriste) obtient 27,40% des voix et 134 députés.
Source : Le Figaro ; Le Parisien ; Le Parisien ; Le Parisien ;
La photo de l'événement de la semaine retenu par Le Gundhari : le fusil d'assaut HK G36 ; carte de la Syrie avec, au nord-est, la zone concernée.
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