Histoire commune
Je viens de découvrir un livre d'histoire de vulgarisation. Signé Dimitri Casali, historien, essayiste et spécialiste de l'enseignement de l'histoire, Notre Histoire est fait pour ceux qui souhaitent retrouver les éléments fondamentaux de l'Histoire de France dans l'ordre chronologique. Dimitri Casali a publié notamment L'Histoire de France interdite (JC Lattès, 2012), L'Histoire de France de l'ombre à la lumière (Flammarion, 2014), Désintégration Française et Pourquoi notre pays renie son histoire et nos enfants perdent leurs repères (J-C Lattès, 2016). Le sous-titre de ce livre est Ce que nos enfants devraient apprendre à l'école. Paru initialement sous une forme scolaire pour les classes de 5ème, 4ème et 3ème, en septembre 2016, Notre histoire s'adresse à tous les publics. La quatrième de couverture dit ceci : « Cet "anti-manuel", destiné à tous, magnifiquement illustré, vivant et détaillé, riche de sept-cents
documents et illustrations pour une expérience de lecture unique :
peintures, gravures, cartes, chronologies, extraits littéraires, jeux,
quiz, entend combler les lacunes des programmes scolaires ». La démarche se veut scientifique et cet « anti-manuel », organisé en trois grandes parties chronologiques, renoue avec le récit national et analyse les grands personnages, les dates clés, les événements fondateurs tels que le sacre du roi des Francs et empereur Charlemagne, la bataille de Bouvines, Saint Louis, l'invention de l'imprimerie, le siècle des Lumières, Louis XIV, la Révolution, l'Empire et jusqu'aux enjeux de la construction européenne, la chute du mur de Berlin en 1989 et les attentats du 11 Septembre 2001.
Extrait d'un entretien avec Dimitri Casali :
Comment est née l'idée de ce livre?
Dimitri Casali : De mes engagements et de mes convictions. Je pense que l'Histoire est essentielle à la formation de la citoyenneté française et tous les problèmes d'aujourd'hui trouvent leur source dans ce manque d'Histoire. La refonte des programmes d'Histoire enseignés au collège dès la rentrée de septembre [2016] ne va faire qu'aggraver les choses. J'ai donc voulu faire un livre sur tout ce que nos enfants devraient apprendre à l'école et qui ne figure plus dans les prochains manuels scolaires. C'est un livre de combat.
Comment avez-vous procédé?
Dimitri Casali : Je me suis entouré d'une dizaine d'agrégés pour réaliser cette somme de 368 pages, préfacée par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Education nationale ! Il est temps de revenir à ce qui fait la substantifique moelle de l'Histoire, c'est-à-dire un récit extrêmement construit sur les grands personnages, la chronologie, les dates. L'ouvrage commence avec Clovis et s'achève en 2010, avec un engagement évident pour une Histoire équilibrée, fédératrice, sans repentance.
Qu'est-ce qu'une Histoire équilibrée?
Dimitri Casali : C'est à la fois montrer la face lumineuse et la face sombre de l'Histoire, parce que l'Histoire n'est ni toute noire, ni toute blanche, elle est grise, elle est complexe et c'est ça qui la rend passionnante. Le message, c'est : l'Histoire ne s'apprend pas par cœur, elle s'apprend par le cœur. Il s'agit de réapprendre aux Français et à leurs enfants à aimer l'Histoire de leur pays et de leur donner les éléments fondamentaux d'une Histoire commune, cela devient crucial pour l'avenir de la France.
Le hasard faisant bien les choses, hier dimanche Valeurs Actuelles a publié un texte de Casali. En voici les premières lignes :
« L'histoire de France ne se moralise pas. On ne dresse pas des actes d'accusation pour des faits remontant parfois à plusieurs siècles, accomplis par des hommes dont les mentalités et les lois étaient différentes des nôtres. Ce sentiment de culpabilité est sans cesse entretenu par toute une élite intellectuelle et politique. Puisque tout le monde a peur d'être accusé de racisme, nous sommes entrés dans une nouvelle Terreur intellectuelle au nom de cette nouvelle religion des droits de l'homme qui cherche à imposer sa foi. L'histoire montre que seule la force la plus implacable comme la Terreur peut imposer des idées fausses. Dans cet état d'esprit, l'histoire n'est plus une science, elle est un combat, une sorte d'écran de télévision où se projettent toutes nos passions contemporaines. Le politiquement correct ne cherche pas à comprendre le passé pour éclairer le présent mais à condamner le passé pour en tirer profit en générant des réparations financières...
Les nouveaux 'grands criminels' de l'histoire, injustement perturbés dans leur repos éternel, traînés devant les tribunaux d'une pensée unique et culpabilisante, se nomment Clovis, Charles Martel, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Colbert, Louis XIV, Napoléon, le général Faidherbe, Jules Ferry, Mitterrand et d'autres encore... Leurs procès sont sans appel, sans défense, avec des arguments foudroyants qui ignorent tout des individualités, de leur parcours, pour en apprécier uniquement les crimes et délits supposés. »
Source : Editions de la Martinière ; Valeurs Actuelles
Photo : Napoléon Bonaparte ; couverture du livre Notre histoire
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