Sur la route des Balkans


La semaine dernière, mercredi 7 août, dix-huit immigrants ont été découverts blessés près de Velika Kladusa, localité du nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine où des milliers d'immigrants sont regroupés dans l'attente de passer la frontière avec la Croatie (pays membres de l'UE et de l'espace Schengen). Les autorités ne fournissent pas de détails sur ce qui s'est passé.
Le jeudi 1er août, dans le canton de Bihac, non loin de Velika Kladusa, deux immigrants clandestins ont été retrouvés morts. L'un d'eux avait été écrasé par un train après s'être endormi sur une voie, et le cadavre d'un autre avait été retrouvé dans une maison en construction à Velika Kladusa, près de Bihac.
3 500 immigrants (RFI cette semaine) attendraient dans des camps « surpeuplés » (5 000 selon infomigrants), « entre violences et désespoir », et des centaines d'autres immigrants seraient « dans les squats insalubres à Sarajevo, et bien d'autres encore dans le reste du pays » (RFI en février 2019). Depuis plus d'un an et demi, la Bosnie-Herzégovine, qui n'est pas dans l'espace Schengen, fait face à un afflux massif d'immigrants qui veulent clandestinement rejoindre cet espace Schengen en pénétrant illégalement en Croatie : un afflux massif « auquel les autorités ont toutes les peines à faire face [...] l'an dernier 25 000 personnes sont entrées dans le pays » (RFI cette semaine ; selon infomigrants, pour les sept premiers mois de 2019, 20 000 arrivées d'immigrants ont été recensées). Le nombre d'immigrants empruntant cette "route des Balkans" augmenterait et d'après l'Organisation internationale des migrations il est arrivé 900 immigrants en Bosnie-Herzégovine rein qu'entre le 29 juillet et le 4 août, soit le double de l'an passé au même moment.Les passages vers la Croatie seraient de plus en plus difficiles et allongeraient la durée de séjour des immigrants en Bosnie-Herzégovine. Coté croate, « le contrôle des frontières se durcit, mais dans l'illégalité : les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent les expulsions collectives, les renvois forcés violents, la violation des procédures du droit d'asile, et la passivité des gouvernements européens », conclut RFI (un nombre grandissant d'immigrants dénonce auprès des ONG des violences physiques pratiquées par la police croate lorsqu'elle refoule vers la Bosnie-Herzégovine les immigrants illégaux arrêtés sur son territoire). « Depuis 2018, plus d'une dizaine d'immigrants sont morts dans la région », écrit infomigrants, principalement lors d'accidents », précise cependant l'article.
Des violences physiques seraient également exercées par la police bosniaque sur les immigrants clandestins qu'elle trouve sur son territoire ; des médias bosniaques dénoncent cette police, par exemple avec ce titre : notre police frontalière protège nos voisins croates au lieu de protéger les immigrants.
La Bosnie-Herzégovine espère rejoindre l'espace Schengen l'an prochain.

Qui sont-ils ces immigrants? En cherchant des photos et des vidéos après avoir traduit en croate les mots de ma recherche, je vois des hommes, ils sont Afghans, Pakistanais, Syriens, Irakiens. Pas de femmes, pas d'enfants : des hommes, jeunes, entre vingt et trente, trente-cinq ans. Sur l'une des photos on voit ces hommes jeunes assis sur la route à la frontière entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie (dernière photo en bas du post). Prise au poste frontière de Maljevac (Croatie), elle illustre un article croate de Kvarnerski dont voici la traduction :
« Des centaines d'immigrants - exclusivement des hommes âgés de 20 à 50 ans - ont essayé de traverser de force le poste frontière croate de Maljevac, dans le but d'aller s'installer à Kvarner et probablement plus à l'ouest.
Selon les informations communiquées par la Bosnie-Herzégovine, les immigrants clandestins de ce groupe proviennent principalement de zones non touchées par la guerre et principalement du Pakistan. Pour tenter d'entrer illégalement en Croatie, les immigrants ont eu recours à la violence, ont lapidé la police croate, incendié les voitures de police et blessé des policiers. C'était encore plus difficiles pour les policiers de Bosnie-Herzégovine, car peu nombreux et mal équipés, ils ont été littéralement frappés par cette masse agressive, qui a dû s'arrêtaient ensuite devant la police croate.
Bien que le ministère de l'Intérieur déclare que la situation est sous contrôle, des informations sur le terrain indiquent que la police croate est peu nombreuse et difficile à gérer avec un nombre croissant d'immigrants. Ainsi, on estime à 8 000 le nombre d'immigrants dans les régions frontalières de Kladuša et Bihac - mais personne en Bosnie-Herzégovine ne procède à un recensement détaillé.
On sait que tous les immigrants ont la même histoire qu'ils "vendent" aux médias : la police les a battu, ils viennent tous de régions déchirées par la guerre et tout immigrant en Croatie a déjà un enfant perdu et le cherche. »


Source : RFI ; infomigrants ; Kvarnerski ; Le Figaro

Photo : policiers croates (Hrvoje Jelavic/Pixsell) ; la frontière croate, frontière extérieure de l'UE ; immigrants arrivants de Bosnie-Herzégovine bloqués à la frontière croate ; immigrants arrivants de Bosnie-Herzégovine bloqués au poste frontière de Maljevac en Croatie ; photo de l'article de Kvarnerski montrant des immigrants bloqués au poste frontière de Maljevac (légende photo de Kvarnerski : une partie des immigrants clandestins arrêtés à la frontière croate / dio ilegalnih imigranata zaustavljenih na hrvatskoj granici)

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