Les habitants de Calais
Agé de 27 ans, passant devant la piscine Icéo (quartier nord-est de Calais), il remarque deux enfants à velo et va les accoster. L'un a douze ans, l'autre treize, et le Soudanais soudain, tout en leur parlant, tend le bras, la main, et touche le plus jeune aux parties génitales.
Il a été placé en garde à vue. Il sera jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Calais, ce n'est pas un scoop, est depuis des années victime d'une immigration illégale. Sa "jungle" pourtant démantelée, des centaines d'immigrants attendent toujours là de pouvoir profiter de l'occasion de passer en Angleterre (200 à 300 selon les chiffes de la préfecture). Le 26 juillet, France 3 Hauts-de-France nous faisait part dans un article sur son site internet, d'une lettre adressée par les « habitants de camps de Calais » (les immigrants clandestins qui y sont s'appellent eux-mêmes ainsi) pour réclamer au préfet Fabien Sudry de « meilleurs conditions de vie ». Ils réclament également de pouvoir participer « aux réunions avec la sous-préfecture : des réunions auxquelles ils n'assistent pas, alors que ce sont les premiers concernés », écrit Manon Pélissier dans son article. Les premiers concernés? Cet enfant de douze, de toute évidence, n'est pas un premier concerné, de même que tous les habitants calaisiens depuis des années et des années.
Ces réunions accueillent déjà des représentants d'associations qui défendent les immigrants. Le 18 juillet, ces immigrés avaient donné une conférence de presse pour « informer et alerter la population sur les mauvaises conditions des exilés à Calais. Ils ont notamment pointé du doigt le manque de places dans les centres d'accueil et la difficulté à demander l'asile en France et à l'obtenir » (Manon Pélissier) « Nos conditions de vie sont inhumaines et indignes », clament les immigrants clandestins de Calais. Des plaintes qui trouvent facilement relais dans les médias. Pas certain que cet enfant de douze ans y trouve les mêmes relais, tout comme cette femme qui s'était fait suivre en octobre dernier « par quatre ou cinq migrants (sic) » avant d'être agressée sexuellement par eux (octobre 2018). Elle n'est pas, bien entendu, elle non plus la première concernée. Il y a certes vingt fois moins d'immigrants dans le région calaisienne (chiffres de la préfecture) que du temps de la "jungle", mais des problèmes demeurent... sinon pourquoi, pour deux à trois cent immigrants, ils auraient encore cinq à six cent forces de l'ordre toujours mobilisées à Calais.
Manon Pélissier a raison : les Calaisiens ne sont pas les premiers concernés par l'immigration dans leur ville et dans leur région. Elle a commencé en 1995 (Sangate), ce qui fait vingt-quatre ans, et en 2002 à Calais intra-muros (dix-sept ans). Je m'imagine Calaisien et lisant : « Ils réclamant également de pouvoir participer aux réunions avec la sous-préfecture : des réunions auxquelles ils n'assistent pas, alors que ce sont les premiers concernés ». Quid de réunions avec les Calaisiens? Allo, France 3? Allo Manon Pélissier?
Photo : garçon dans une piscine : immigrants soudanais clandestins à Calais


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