Le général reste dans sa tombe


Je me souviens qu'une fois, de "jeunes identitaires" étaient allés monter à quelques uns sur le toit d'une mosquée en construction (donc pas encore sanctuarisée, si vous me permettez le mot), je crois que c'était à Poitiers. Qu'est-ce qu'on n'avait pas entendu venant de la gauche socialiste et de la gauche radicale ! En plus ils avaient choisi le jour : un vendredi.

Je me souviens d'une autre fois où les gens d'un collectif soutenu par la gauche mélanchoniste étaient allés envahir la basilique de Saint-Denis avec quelques immigrants clandestins réclamant droits et légalité. On avait vu une photo de l'une des personnes dans la basilique interpellant les autres avec un mégaphone (donc dans un lieu sanctuarisé, si vous me permettez le mot, depuis des siècles). Et ils avaient choisi le jour : un dimanche.

Maintenant passons à un petit jeu.
Je soutiens, avait dit monsieur Mélanchon dans l'un des cas. C'est une profanation avait-il dit dans l'autre cas (dit avec le mégaphone des médias). Il défendait bien sûr non seulement le lieu saint de la basilique mais également - et surtout - les sépultures de nos rois de France quasiment tous enterré là. Fichtre, non ! 
C'est une grave provocation, avait renchéri Clémentine Autain.
C'est une injure à l'islam, avait lancé le représentant des organisations islamiques de France.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu de tels propos au sujet de la profanation de la basilique de Saint-Denis ; venant d'un mélanchoniste ça ne surprend pas (on sait combien il déteste les rois de France et notre histoire avant Robespierre) mais ai-je entendu des Giesbert, des Apathie, des Cotta? Deux poids, deux mesures? Non, bien sûr que non, ce serait tout de même trop intellectuellement et déontologiquement malhonnête.
Nous avions là l'exemple même de ce que je ne supportais déjà plus (la profanation dans la basilique c'était en mars 2018).
Les images de ces "jeunes identitaires" sur le toit de la mosquée avec leur grande banderole avaient tourné en boucle sur le net et nos télés n'avaient pas manqué de les montrer. Nous ont-ils montré et remontré la photo avec la personne qui crie ses slogans au mégaphone dans la basilique de Saint-Denis? At-elle tourné en boucle sur les réseaux sociaux trois jours durant?

L'action des "jeunes identitaires avait suscité l'indignation unanime des politiques, droite et gauche confondues. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) l'avait jugée comme un « nouveau palier » dans l'islamophobie. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) s'était constituée partie civile au nom de la mosquée de Poitiers, avait réclamé 12 000 euro au titre du préjudice moral et près de 16 000 autres euro au titre du préjudice matériel (les "jeunes identitaires" avaient je crois me souvenir sorti de tapis de prière dehors sous la pluie).
Pensez-vous que quelqu'un, quelque association, quelque ministre des cultes se soit porté partie civile au nom de la basilique de Saint-Denis? Le président de la République?
Dans cette basilique sont les sépultures de nos rois, nos rois des Francs et de France, de Dagobert à Louis XVIII, les rois de notre histoire, François 1er, Henri IV, Hugues Capet, Pépin le Bref, et tant d'autres, tant d'autres (quarante-trois rois au total). Personne, sauf monsieur Dupont-Aignan et madame Le Pen, n'avait pris la parole et demander justice pour cette... provocation : un lieu de culte chrétien, qui plus est un dimanche (comment ne pas penser que c'était réfléchi, fait pour provoquer les chrétiens), et un lieu hautement symbolique de notre histoire de Français.
A voir cette basilique profané, ces tombes de nos rois, je m'étais senti défié, stigmatisé : la symbolique du lieu choisi était doublement forte. Mais ni monsieur Macron, ni monsieur Edouard Philippe, ni même un monseigneur l'évêque n'avait porté plainte. Quant aux médias... bouche cousue.
Les tombes et les gisants de nos rois valent-ils donc moins que des tapis de prière dans une mosquée?
Ne pas stigmatisé. La trouille au ventre.

Pour la banderole déployée, les "jeunes identitaires" ont été condamnés cinq ans plus tard (en 2012) par le tribunal correctionnel de Poitiers à un an d'emprisonnement avec sursis et une amende 10 000 euro.
Les profanateurs de sanctuaire chrétien courent toujours... les plateaux de télévision.

La même histoire se reproduit avec la condamnation tombée hier pour trois Identitaires et leur action contre l'entrée illégale sur le territoire français d'immigrants. Bien entendu, la presse et tous les médias me disent qu'ils sont d'affreux salauds d'extrême-droite.

En fait, ce comportement à la carte des médias et des politiques - de nos maîtres à penser - est pervers car à un moment leur parti pris devient trop visible pour n'importe quel quidam. Il me rappelle la période 2004-2007 quand toute la presse et les médias unanimes ont dézingué Nicolas Sarkozy. Je n'appréciais pas beaucoup cet homme mais à force de tant d'outrances de la part de toute la mêlée médiatique contre lui, de torpillages en tout genre et d'une telle mauvaise foi, plusieurs années durant, article après article, commissions à charge après éditoriaux haineux, toute cette « dézinguerie », toute cette meute chassant le sarkozy, m'avait au final, rendu sympathique le personnage.
C'est la même chose aujourd'hui, la même meute, avec les mêmes colliers autour du cou avec leur nom, leurs émissions attitrées, les mêmes outrances, les mêmes mensonges par omission. Je le répète, et l'accentue : un de Gaulle parlerait aujourd'hui comme il a parlé jadis, il serait lui aussi d'extrême-droite, et ils seraient quelques bons toutous à l'emmener au tribunal pour être entrer en résistance, avoir aimer et défendu la France.

Nota bene : une centaine d'Identitaires était montés faire le job des douaniers au col de l'Echelle à la frontière franco-italienne au nord de Briançon en avril 2018. Ce col est connu de la puissance publique pour être un lieu de passage d'immigrés essentiellement Guinéens et Ivoiriens désireux d'entrer en France illégalement. L'opération des Identitaires, baptisée Mission Alpes, dura tout un week-end. Ces Identitaires étaient en majorité français mais aussi italiens, hongrois, danois, allemands, anglais ou autrichiens. Tous militent au sein de Génération Identitaire, le mouvement de jeunesse du mouvement Les Identitaires, qui rassemble à travers l'Europe des garçons et des filles qui refusent l'immigration massive. Mission Alpes entrait dans le cadre d'une campagne appelée Defend Europe (Défendons l'Europe). Huit mois auparavant, en août 2017, déjà dans le cadre de Defend Europe, ils avaient mené une opération en mer Méditerranée avec un bateau, le C Star, visant à repousser vers les côtes de l'Afrique les embarcations des passeurs d'immigrés.
En août 2017 et en avril 2018, journalistes, chroniqueurs, éditorialistes, hommes politiques, tombèrent à bras raccourcis sur ces « fascistes », s'offusquant d'une démarche « abjecte », « xénophobe », « haineuse », « raciste ». Ils ouvrirent leur grand tiroir « extrême-droite » et glissèrent dedans ces empêcheurs de penser en rond et entre-soi, n'essayant même pas d'expliquer à leurs lecteurs/spectateurs pourquoi ces Identitaires faisaient une telle opération.
Mission Alpes n'était pas encore terminée, le parquet de Gap (donc le ministère de la Justice) ouvrit une enquête sur les agissements des Identitaires au col de l'Echelle. Mais celle-ci fut classée sans suite faute d'infraction ou de plainte déposée. L'Etat ne voulut pas en rester là et, quelques jours après, le 4 mai 2018, une circulaire fut envoyée à tous les procureurs de France par le directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG) du ministère de la Justice, Rémy Heitz, qui détaillait des « infractions visant les comportements hostiles à la circulation des migrants (sic) » et invoquait l'article 433-12 du Code pénal. Plainte fut déposée et une instruction commença.
Hier 29 août, le tribunal correctionnel de Gap a prononcé son verdict : pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique » (avoir fait le job des douaniers), trois responsables de Génération Identitaire sont condamnés à des peines de six mois de prison ferme, peine assortie pour chacun d'une amende de 2 000 euro et cinq ans de privation de droits civiques, civils et familiaux. Pour sa part, le mouvement Génération Identitaire est condamné à l'amende maximale encourue : 75 000 euro.
On est tous content. Le général reste dans sa tombe et ne reviendra pas nous parler de la France.


Photo : le groupe des Identitaires de la Mission Alpes en avril 2018 à la frontière franco-italienne ; l'appel au mégaphone dans la basilique de Saint-Denis le dimanche 18 mars 2018 ; soixante-treize militants de Génération Identitaire occupent le toit d'une mosquée en construction à Poitiers (20 octobre 2012) : des slogans sont scandés, faisant référence à la bataille de Poitiers qui vit le chef franc Charles Martel repousser les troupes arabes du général omeyyade Abd al-Rahman le 25 octobre 732

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