Baseball tchétchène


Tours : un homme perd un œil au cours d'une bagarre à coups de battes de baseball. Les fait se sont déroulés il y a déjà huit jours mais la presse n'en a parlé qu'hier.
Une rixe a éclaté le mardi 20 août à Tours, place de Lunéville, entre des Tchétchènes équipés de battes de baseball et des membres de la communauté des gens du voyage (Tziganes, Manouches, Sinti... forains... l'article ne le précise pas). A l'origine de la bagarre, un banal accident matériel. Le parquet a ouvert une information judiciaire.
Il s'agit d'un banal accrochage survenu le 19 août, sur le parking de Brico-Dépôt, et impliquant deux véhicules. La conductrice en tort, membre de la communauté des gens du voyage, propose au conducteur de l'autre voiture, un homme d'origine tchétchène, de se retrouver le lendemain pour trouver un arrangement. Mais le lendemain les deux parties n'arrivent pas à se mettre d'accord, le conducteur demandant une somme trop importante, entre mille et deux mille euro.
Le conducteur demande une somme trop importante, entre mille et deux mille euro - d'après le procureur de Tours, Grégoire Dulin.
Une première altercation éclate entre le mari de la conductrice et l'automobiliste tchétchène, qui finalement quitte les lieux. Quelques heures plus tard, ce dernier appelle du renfort, et vient au camp des gens du voyage avec des battes de baseball pour se venger. Une bagarre générale éclate, faisant plusieurs blessés dont un grave. Il s'agit du mari de la conductrice qui perd en œil au cours de la rixe (ces faits sont passibles de la Cour d'assises).
La police, rapidement sur les lieux, interpelle trois hommes dont le conducteur tchétchène. Ce dernier est poursuivi notamment pour violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente. Des faits passibles de la Cour d'assises, précise le procureur de la République Grégoire Dulin. Par ailleurs, le conducteur tchétchène est aussi poursuivi pour violence avec armes avec préméditation et en réunion. L'information judiciaire ouverte par le parquet vise à établir combien de personnes au total ont participé à la bagarre. Les deux autres personnes interpellées au cours de la bagarre ont été remises en liberté.

Tchétchènes en France. Ça ne parle pas forcément beaucoup. On a des mémoires courtes : sauf la répétition, on oublie vite. Tchétchénie, Caucase du Nord. On se rappelle peut-être Gérard Depardieu dansant avec le président de la république tchétchène, Ramzan Kadyrov, en février 2013 à Grozny. Un président musulman sunnite (la Tchétchénie est de longue date majoritairement sunnite) mis en place par Vladimir Poutine lors de ses opérations militaires (2000-2009) contre les velléités de « terroristes », terme en employé par Poutine, tchétchènes qui combattaient pour instaurer dans une Tchétchénie libérée de la fédération russe, une république islamique (des moudjahidines engagés dans le djihad : à partir de 1994, le wahabisme et le salafisme djihadiste se sont développés dans une partie de la population). Poutine et Kadyrov ont écrasé les indépendantistes islamistes, les tuant ou les forçant à la fuite, à l'exil, et la Tchétchénie est restée dans le giron de la fédération de Russie. Elle est officiellement pacifiée depuis 2010. Conforté au pouvoir par Vladimir Poutine en 2007, le sunnite Ramzan Kadyrov va s'employer à islamiser la Tchétchénie (le code vestimentaire islamique a été imposé aux femmes en 2011 et pour les hommes qui veulent être traités avec respect, le port d'un short et d'un tee-shirt n'est pas de mise). Tchétchénie, « hommes du Caucase, terre natale des guerriers dans la vaste contrée qu'est la Russie » (Russia Beyond).
Alors, qui peuvent être ces Tchétchènes exilés?
Le 12 mai 2018 dans le quartier d l'Opéra à Paris un homme attaque au couteau des passants en criant « Allah Akbar ». Il tue l'un d'eux et en blesse quatre autres. L'attaque est revendiquée par l'Etat islamique. Le tué a vingt-neuf ans. L'attaquant meurtrier en a vingt. Il est fiché S et et inscrit au FSPRT. Il s'appelle Khamzat Azimov et a « prêté allégeance » à l'Etat islamique. Né en Tchétchénie, il est arrivé tout jeune en France avec ses parents. Ils habitent d'abord à Nice, puis à Strasbourg. Ils obtiennent le statut de réfugié en 2004. A Strasbourg, ils vivent dans le quartier de l'Elsau, un quartier où sont déjà installés de nombreux Tchétchènes. Les parents se séparent. En 2010, la mère est naturalisée française : par voie de conséquence, son fils qui a treize ans devient automatiquement français.
L'enquête montrera qu'il était connu des services antiterroristes français environ un an avant l'attentat qu'il a commis : il fréquentait des jeunes gens désireux de rejoindre l'Etat islamique en Syrie. Parmi eux deux jeunes hommes franco-tchétchènes : Abdoul Hakim Anaiev, 20 ans, inculpé le 17 mai 2018 pour « association de malfaiteurs terroristes » et Abdoul Malik Anaiev, âgé d'à peine dix-huit ans, frère du précédent, arrêté quatre mois plus tard, le 18 septembre, à Strasbourg, et inculpé à son tour.
Le 26 avril dernier, un commando de quatre personnes suspectées de préparer un attentat contre le palais de l'Elysée et un commissariat de banlieue parisienne ont été interpellées à Strasbourg par la police. Onze jours après, un cinquième suspect fut interpellé par la DGSI, cette fois encore à Strasbourg : un mineur de seize ans, lycéen d'origine tchétchène (d'après les enquêteurs il aurait pu être chargé de diffuser une vidéo d'allégeance à l'Etat islamique après le passage à l'acte du commando).


Source : France Bleu Touraine ; La Croix ; Russia Beyond

Photo : policier tchétchène, tous les policiers tchétchènes sont armés d'un fusil AK (kalachnikov) et d'un pistolet (Said Tsarnaev) ; Abdul Hakim Anaiev lors de son arrestation le 13 mai 2018 à Strasbourg (Patrik Hertzog)

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