Si vous n'avez pas l'autorisation légale d'être là...

Le gouvernement fédéral américain modifie sa loi sur l'Immigration et la nationalité afin d'expulser avec plus d'efficacité les immigrés clandestins. Depuis avant-hier 23 juillet la police de l’immigration (ICE) peut désormais expulser les immigrés clandestins sans les présenter devant un juge. Mais la modification va plus loin encore : jusqu'à avant-hier, un immigré illégal ne pouvait être expulsé que s'il était arrêté dans les 14 jours suivant son arrivée sur le territoire. Ce délai passe à... 730 jours, deux ans, soit 52 fois plus de temps à craindre pour un clandestin de se faire choper et directement expulser par les flics. C'est clair. Et ce n'est pas tout : la modification de la loi étend le processus des expulsions au territoire américain entier (jusqu'à avant-hier elles étaient limitées à une zone allant jusqu'à 100 miles (161 km) à vol d'oiseau des frontières terrestres du pays.
Voilà « un outil supplémentaire » pour « affronter la crise sécuritaire et humanitaire actuelle à la frontière sud-ouest et à travers le pays », a affirmé dans un communiqué Kevin McAleenan, ministre de la Sécurité intérieure (DHS). Cette modification « fait bien comprendre que si vous n'avez pas l'autorisation légale d'être ici, nous vous expulserons », a-t-il précisé.
C'est sans doute là la réponse de Donald Trump aux députés du parti Démocrates qui, faute de voter le financement, l'empêchent de construire le mur promis entres les Etats-Unis et le Mexique.
Trac Immigration, le surveillant de l'activité des tribunaux de l'immigration, affirme qu'actuellement un immigré clandestin aux Etats-Unis doit attendre en moyenne 713 jours pour comparaître devant un juge qui décide de son expulsion ou non-expulsion et que près d'un million de dossiers seraient en attente dans les tribunaux.
De son côté, le centre de recherche Pew, donne comme dernier recensement (année 2017) le chiffre de 10,5 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis. Près des deux tiers y seraient installés depuis plus de dix ans.
Depuis janvier 2017 qu'il est le président des Etats-Unis, Donald Trump met en œuvre ce qu'il a promis pendant sa campagne électorale - et ce pourquoi il a été entre autre élu : lutter contre l'immigration illégale. Il entend mener tout prochainement dans une dizaine de villes du pays une opération anti-clandestins avec l'objectif d'arrêter quelque deux milles immigrés illégaux concernés par la modification du processus des expulsions.

Source : France 24

Photo : hélicoptère de douanes et de la protection des frontières américaines ; le fil de rasoir (« razor wire ») installé à l’automne 2018 le long de la frontière entre Tijuana et San Diego par des soldats et des entrepreneurs américains.