Dérives (algériennes) violentes
A Evreux, la statue de l'ancien chef de l'Etat Charles de Gaulle a été vandalisée. Le maire de la ville, Guy Lefrand, va porter plainte.
« A la suite de la finale, certains jeunes sont descendus en ville et ont commencé à faire des rodéos puis à s'en prendre aux équipements publics. Ils ont fini par s'attaquer à la statue du général de Gaulle : elle a été cassée au-dessus des pieds, au-dessus du scellement. Lorsque tout ça s'est passé, les policiers municipaux sont intervenus pour la mettre à l'abri », a décrit Guy Lefrand.
Cette statue, à taille réelle, avait été inaugurée le 18 juin dernier. « Bien évidemment, nous allons la remettre en place. Je porterai plainte (lundi) parce qu'il faut marquer le coup », a poursuivi le maire. « Ces voyous ne connaissent rien, ils ne connaissant pas le général De Gaulle. Ils se revendiquent du drapeau algérien sans savoir que c'est le général qui a accordé l'indépendance à l'Algérie », a regretté le maire.
L'incident a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux. « A travers cet acte odieux, c'est le symbole même de notre Nation libre qui est visé », a dénoncé sur Twitter Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. « Faudra-t-il qu'on déboulonne Marianne pour que la République se réveille? », s'est interrogé le député et candidat à la présidence des Républicains Julien Aubert.
Sur toute la France, la police a interpelé 198 personnes après le match de cette finale. Les titres dans la presse parlent de quelques incidents [qui] ont émaillé les manifestations de joie des supporters des Fennecs après la victoire de l'Algérie dans la Coupe d'Afrique des nations. Somme toute, toutes ces manifestations avec des dizaines et des dizaines de drapeaux algériens sont bien normales et gentilles, en France.
Ainsi, à Paris, « plusieurs milliers de supporters des Fennecs se sont massés place de l'Etoile [...] Des feux d'artifice dans le ciel, des pétards au sol et des dizaines d'automobilistes, drapeaux aux fenêtres, ont notamment remonté les Champs-Élysées en klaxonnant ». C'est marrant de contester que le journaliste n'ose pas, ou ne veut pas écrire « drapeaux algériens aux fenêtres ». Marrant, j'ai écrit marrant? Les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre, 2 500 policiers sur les Champs, pour éviter les scènes de pillages que l'on avait vu juste après la victoire de l'Algérie en quarts de finale le 11 juillet contre la Côte-d'Ivoire. On nous dit tout de même que des tensions (« quelques tensions », écrit le journaliste, écrivent les journalistes) « ont éclaté vers une heure du matin en haut des Champs-Élysées et dans les rues adjacentes ». Au total dans Paris, les forces de l'ordre ont interpellé 102 personnes et 86 d'entre elles placées en garde à vue. « Par ailleurs, 171 vidéo-verbalisations ont été dressées pour infractions au Code de la route sur les Champs-Élysées. »
On retiendra aussi, dans le domaine du tout à fait normal pour un soir de liesse... algérienne, qu'un véhicule contenant des bouteilles d'acide a été incendié à Vigneux-sur-Seine dans Essonne, département sur l'ensemble duquel six policiers ont été légèrement blessés dans des heurts avec des supporters des Fennecs.
A Marseille, selon Le Télégramme, « la Canebière [...] a semblé emportée par la folie, au bruit des moteurs de motos et de scooters, des pétards et des klaxons, noyée sous les fumigènes, « craqués » par dizaines [...] Au plus fort de la soirée, la préfecture de police a évalué à 25 000 le nombre de fans des "Fennecs" dans le centre-ville ».
Moins heureuse que la liesse décrite par la plupart des médias, voici une photo prise cette même nuit du 19 juillet place de l'Etoile à Paris (je ne l'ai pas trouvée sur un grand média). Elle montre un de ces supporters : il brandit une plaque de rue parisienne au nom de l'Emir Abd el-Kader, un héros de la résistance algérienne à la conquête française de l'Algérie dans les années 1830.
J'évoquais plus haut les pilages survenus sur les Champs-Elysées suite à la victoire de l'Algérie contre la Côte-d'Ivoire en quart de finale le 11 juillet en Egypte. Il n'y a pas eu que des pillages. Ce 11 juillet de graves violences ont eu lieu ailleurs en France. On retiendra deux faits éminemment grave. A Tours, où environ 800 supporters de l’équipe algérienne avaient envahi la place de l'hôtel de ville, un garçon âgé de 15 ans a décroché le drapeau français du mât municipal pour le remplacer par le drapeau algérien. Ce côté anti-France rappellera peut-être à certains qu'en 2001, lors d'un match France-Algérie, des supporters algériens avaient sifflé La Marseillaise.
Mais ce 11 juillet 2019 c'est à Montpellier que s'est produit quelque chose de plus grave encore. Dans cette liesse... algérienne, un supporter des Fennecs roule à vive allure et klaxonne à tout va... Il en perd le contrôle de sa voiture et fauche une femme de 42 ans qui circule à pied avec dans une poussette son bébé d'un an et à côté d'elle sa fille de 17 ans. Cette mère de famille meurt sur le coup.
Le Figaro
Le Télégramme
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Photo : la statue du général de Gaulle à Evreux, un homme place de l'Etoile à Paris brandit une plaque de rue au nom de Abd el-Kader
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